LES ALPES

FORT L’ECLUSE (01) :

Positions stratĂ©giques de premier ordre, il fut l’enjeu de nombreux conflits militaires. En 1305, Jean Ier de ChĂąlon, seigneur d’Arlay, partisan du dauphin de Viennois, s’en empare de vive force ; puis il est pris et repris en 1311 et 1318. en 1325, Édouard de Savoie ne pouvant s’en rendre maĂźtre, aprĂšs neuf jours de siĂšge, l’achĂšte de la trahison du commandant de la place, qui sera pendu pour sa fĂ©lonie. Le chĂąteau devient savoyard et est Ă©rigĂ© en chef-lieu de chĂątellenie. De cette Ă©poque il subsiste notamment la tour semi-circulaire dite « Tour de CĂ©sar Â» du XIIIe siĂšcle et divers bĂątiments du XVe siĂšcle.Vers la fin du XVe siĂšcle, d’importants travaux de restauration et de consolidation sont entrepris. En 1536, les troupes bernoises s’en emparent et ne le restituent aux savoyards qu’en 1564 avec le traitĂ© de Lausanne. En 1589, l’armĂ©e des confĂ©dĂ©rĂ©s protestants de Berne l’attaque en vain, mais le force Ă  capituler, le 21 avril 1590. Le 1er mai suivant, AmĂ©dĂ©e de Savoie, frĂšre du duc Charles-Emmanuel, le reprend aux Bernois. En 1600, il ne peut rĂ©sister aux troupes du marĂ©chal de Biron, et le traitĂ© de Lyon de 1601 l’assure Ă  la France. Il va alors subir une complĂšte transformation et ne rien rester de l’ancien systĂšme de dĂ©fense. Si Vauban n’intervient pas directement sur le fort, les prĂ©occupations du moment quant Ă  l’influence considĂ©rable de l’artillerie dans les conflits conditionnent de nouveaux amĂ©nagements. En 1677, les fossĂ©s transversaux sont creusĂ©s et les murailles Ă  nouveau rehaussĂ©es. Entre 1690 et 1700, des embrasures d’artillerie sont ajoutĂ©s sans le mur d’enceinte et la porte de GenĂšve est surĂ©levĂ©e, couverte d’une tour casematĂ©e, les ingĂ©nieurs du Roi aux ordres de Vauban vont doter le site d’une enceinte et d’une tour ronde (1638), de fossĂ©s et d’un renforcement de la muraille (1677), d’embrasures d’artillerie, d’une casemate, d’une passerelle (1690-1700), d’une place d’arme, d’une plate-forme d’artillerie, d’une nouvelle enceinte. Il est encore modifiĂ© en 1720, sous Louis XV, par le directeur des fortifications Biancolelli avec la crĂ©ation d’une route passant Ă  l’intĂ©rieur du fort (1721-1723). Entre 1721 et 1723, Louis XV y fait construire une fausse braie pour inclure la route Lyon-GenĂšve dans l’enceinte du fort permettant de la couper en cas de guerre. DĂ©truit suite au siĂšge autrichien de 1815, le fort est finalement reconstruit Ă  partir de 1821. Trois bĂątiments principaux sont rĂ©alisĂ©s, voĂ»tĂ©s sur un ou plusieurs Ă©tages. AprĂšs la reconstruction complĂšte du fort, la nĂ©cessitĂ© de le protĂ©ger par le haut apparaĂźt. En 1834, aprĂšs de nombreux projets refusĂ©s, le gĂ©nĂ©ral Haxo accepte de construire un nouvel ouvrage de protection dĂ©nommĂ© le fort supĂ©rieur, dont les travaux s’achĂšvent en 1848. Le rattachement de la Savoie Ă  la France en 1860 et le percement d’un tunnel routier sous le fort font perdre tout intĂ©rĂȘt Ă  la place forte. Ce fort est reliĂ© Ă  celui d’en bas par une longue galerie souterraine, composĂ©e de 1165 ou 1188 degrĂ©s. Avec le rattachement de la Savoie Ă  la France en 1860, Fort l’Écluse perd tout intĂ©rĂȘt stratĂ©gique. Durant la Seconde Guerre mondiale le fort est occupĂ© par l’armĂ©e allemande, puis aprĂšs le conflit par l’armĂ©e française jusqu’Ă  sa dĂ©saffectation survenue en 1956. LaissĂ© Ă  l’abandon, le fort est victime d’actes de vandalisme, avant d’ĂȘtre mis en vente dans les annĂ©es 1970. Une association, l’Association pour la Protection et la Mise en Valeur du Fort l’Écluse, est crĂ©Ă©e en 1978 avec pour objectif de rĂ©aliser des chantiers de nettoyage, de petits travaux et des animations (son et lumiĂšre, spectacles,visites guidĂ©es, expositions artistiques, etc). En 1981, le syndicat intercommunal des dix-neuf communes du pays de Gex achĂšte le site pour 50 000 francs.

COLMARS LES ALPES  (04) :

.Les communautĂ©s obtiennent dĂšs 1385 le droit d’établir moulins et jardins sans autorisation et sans payer de cens, les pouvoirs de police du comte sont limitĂ©s, une partie des lods et trĂ©zains sont abolis, les habitants des trois communautĂ©s sont exemptĂ©s de droits de passage pour leurs troupeaux transhumants et les marchandises qu’ils transportent dans tout le comtĂ©. De plus, ils peuvent transporter du sel sans contrainte. Enfin, les habitants peuvent construire des maisons en s’appuyant sur les murailles, percer celles-ci pour y Ă©tablir des fenĂȘtres ou des portes, aucune garnison ne sera installĂ©e sans l’accord des habitants et cela se fera aux frais des comtes, les habitants ont le droit de construire des fossĂ©s d’irrigation qui traversent les chemins, et enfin Charles III renonce au droit de vendre la seigneurie sur les trois communautĂ©s. Dans le cas contraire, et si les communautĂ©s se dĂ©fendent, mĂȘme les « armes Ă  la main Â», aucune sanction ne sera prise contre elles et leurs habitants. En 1390, Raimond de Turenne incendie la ville, qui se consume entiĂšrement mais se relĂšvera En 1692, suite Ă  l’entrĂ©e du DuchĂ© de Savoie dans la Ligue d’Augsbourg, Louis XIV charge Vauban de revoir le systĂšme dĂ©fensif de la ville. La vallĂ©e de l’Ubaye appartenant Ă  M. de Savoie, Vauban en fermera les dĂ©bouchĂ©s en crĂ©ant de petites places fortes Ă  Guillaume au dĂ©bouchĂ© du col de la Cayolle, Ă  Colmars au dĂ©bouchĂ© du col d’Allos, et Ă  Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les dĂ©filĂ©s du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux. Celui-ci dĂ©lĂšgue sur place les ingĂ©nieurs Niquet et Richerand. Le premier restaure l’enceinte mĂ©diĂ©vale et lui ajoute cinq tours bastionnĂ©es renforçant l’importance commerciale de la CitĂ©. Richerand, de son cĂŽtĂ©, Ă©difie deux forts dĂ©tachĂ©s en amont et en aval de la ville le long du Verdon. Le fort du Calvaire au sud, actuel fort de France, est rĂ©alisĂ© en 1693 et le fort Saint-Martin, actuel fort de Savoie, en 1695. En 1700, Vauban se rend sur place et critique la construction des deux forts. Il Ă©labore de nouveaux plans pour la dĂ©fense de la ville qu’il n’aura pas le temps de mettre en Ɠuvre. En 1713, le traitĂ© d’Utrecht dĂ©place la frontiĂšre franco-savoyarde et relĂšgue Colmars en seconde ligne. À partir de la fin du XVIIIe siĂšcle, l’enceinte est progressivement abandonnĂ©e et investie par les habitants qui occupent les chemins de ronde et ouvrent des portes et des fenĂȘtres sur l’extĂ©rieur. Les derniĂšres garnisons quittent la ville entre 1920 et 1930. Les remparts urbains et les deux forts ont Ă©tĂ© conservĂ©s intacts et sont classĂ©s au titre des Monuments historiques depuis 1923.

DIGNE (04) :

La prĂ©sence de trois riviĂšres (la BlĂ©one, le Mardaric et les Eaux-Chaudes) en a fait un endroit idĂ©al pour l’implantation humaine. Avant la conquĂȘte romaine, elle est la capitale des Bodiontici (ou Brodiontii) dont le nom est retrouvĂ© sur le trophĂ©e des Alpes Ă  La Turbie. La ville devient ensuite une citĂ© romaine nommĂ©e Dinia au Ier siĂšcle, puis Digna en 780. En 1589, Ă  l’avĂšnement d’Henri IV, les ultra-catholiques de la Ligue catholique prennent le pouvoir dans la ville, jusqu’en 1591. Cette annĂ©e, la ville tombe devant les armĂ©es royales de LesdiguiĂšres. La cathĂ©drale, fortifiĂ©e par les dĂ©fenseurs, est attaquĂ©e : elle est bombardĂ©e avec des catapultes, puis prise d’assaut. C’est aussi pendant cette pĂ©riode que les habitants s’emparent du chĂąteau des Ă©vĂȘques, sur le Rochas, et le dĂ©truisent, pour Ă©viter qu’il ne tombe aux mains d’un parti ou de l’autre. Lors de sa visite dans les Alpes du Sud, en 1692, Vauban constate le dĂ©mantĂšlement total fait par les habitants aprĂšs la conquĂȘte du ChĂąteau et de la Ville par LesdiguiĂšres pour le Roi de France en 1591. Il imagine l’établissement de fortifications Ă  Digne pour constituer la seconde ligne du PrĂ© carrĂ© dans ce secteur mais ce projet restera sans suite. ImmĂ©diatement aprĂšs la LibĂ©ration, l’épuration commence. Le camp de prisonniers de guerre allemands compte jusqu’à 2 700 prisonniers. À partir du dĂ©but de l’annĂ©e 1945, de nouveaux convois de troupes passent par la ville en direction de la poche de rĂ©sistance allemande de l’Ubaye. En 1974, la commune voisine des Dourbes est rattachĂ©e Ă  Digne. La commune change de nom pour Digne-les-Bains en 1988.

SAINT VINCENT LES FORTS (04)  :

Sa situation sur un carrefour stratĂ©gique lui valut l’occupation piĂ©montaise en 1690, lors du siĂšge de Seyne. EnvoyĂ© en inspection dans les Alpes suite Ă  l’invasion savoyarde, Vauban propose, dans un rapport datĂ© du 25 dĂ©cembre 1692, de bĂątir une tour carrĂ©e Ă  mĂąchicoulis entourĂ©e d’une enceinte bastionnĂ©e de faible ampleur, dans un rapport datĂ© du jour de NoĂ«l 1692. Ce fort en forme de losange est percĂ© d’une entrĂ©e au centre de la courtine sud-est. La porte est entourĂ©e de deux demi-bastions. Le fort est conçu pour accueillir une garnison de 80 Ă  100 hommes. Il est Ă©quipĂ© d’une citerne d’eau de pluie, d’une boulangerie et d’une maison du commandant. Une seconde porte, Ă©quipĂ©e d’un hourd, perce le front nord. ChargĂ© d’appliquer les plans de Vauban, l’ingĂ©nieur Richerand, directeur des fortifications du DauphinĂ©, les modifie, notamment le tracĂ© de l’enceinte, afin qu’il s’adapte mieux au rocher. L’ouvrage est achevĂ© en 1693. Cependant, Richerand constate que la route de Lauzet Ă  Seyne-les-Alpes n’est pas visible du fort, en direction du col. Il dĂ©cide donc d’édifier une tour ronde Ă  galerie de bois de 300 mĂštres en avant du fort. Cet ouvrage, de trĂšs faible valeur militaire, sert surtout de poste de garde. Elle est achevĂ©e en 1696, en pleine guerre de la Ligue d’Augsbourg, alors que la Savoie reste menaçante. Richerand projette Ă©galement une enceinte pour le village.  En 1700, Vauban se rend sur place et dĂ©plore les modifications de Richerand. Il demande des corrections au niveau des escarpements et des embrasures et reprend le projet d’enceinte autour du village en dessinant un rempart Ă  tours bastionnĂ©es semi-circulaires, et prĂ©conise la construction de casernes. Vauban projette l’ajout d’une seconde tour de guet, plus grande et plus Ă©loignĂ©e. Faute d’argent, seules des corrections de dĂ©tails sont rĂ©alisĂ©es. La tour supplĂ©mentaire et l’enceinte ne seront jamais rĂ©alisĂ©es, d’autant plus que l’Ubaye devient française en 1713, rĂ©duisant l’intĂ©rĂȘt du fort de Saint-Vincent. Durant le XVIIIe siĂšcle, le fort est abandonnĂ©. Il retrouve une certaine utilitĂ© militaire pendant la RĂ©volution Française, ce qui justifie sa restauration sous la Monarchie de Juillet (1830-1848). RestaurĂ© et lĂ©gĂšrement rĂ©amĂ©nagĂ© au cours du XIXe siĂšcle, le fort est finalement dĂ©classĂ© en 1880 et remplacĂ© par deux autres forts et une batterie, situĂ©s Ă  plus haute altitude. La tour a fait l’objet d’une restauration vers 2005-2010.

SEYNE LES ALPES (04) :

Seyne-les-Alpes reçoit ses premiĂšres fortifications vers 1220 sous les comtes de Provence qui bĂątissent une tour, sur l’arĂȘte rocheuse qui domine la ville, et une enceinte. Au cours de la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688 -1697), l’ingĂ©nieur Niquet renforce cette premiĂšre enceinte entre 1690 et 1691 par des tours bastionnĂ©es. AprĂšs l’alerte plus sĂ©rieuse de 1692, c’est toute la frontiĂšre alpestre qui est rĂ©visĂ©e par Vauban. En tournĂ©e en dĂ©cembre 1692, il demande la construction d’une citadelle incluant la Grande Tour. . Au cours de la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697), l’ingĂ©nieur Niquet renforce cette premiĂšre enceinte entre 1690 et 1691 par des tours bastionnĂ©es. Vauban ne visite pas Seyne mais fournit un projet en dĂ©cembre 1692. Il prĂ©conise d’intĂ©grer la tour mĂ©diĂ©vale dans une citadelle, elle-mĂȘme reliĂ©e aux remparts de la ville et courant le long de l’arĂȘte rocheuse. L’ingĂ©nieur Niquet a en charge l’exĂ©cution de son projet. La vallĂ©e de l’Ubaye appartenant Ă  M. de Savoie, Vauban en fermera les dĂ©bouchĂ©s en crĂ©ant de petites places fortes Ă  Guillaume au dĂ©bouchĂ© du col de la Cayolle, Ă  Colmars au dĂ©bouchĂ© du col d’Allos, et Ă  Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les dĂ©filĂ©s du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux. En 1700, Vauban visite Seyne et trouve la citadelle mal bĂątie car trop Ă©troite, mal flanquĂ©e, dĂ©pourvue de front bastionnĂ© vers l’extĂ©rieur, et construite sur un terrain schisteux et glissant. L’ingĂ©nieur, accompagnĂ© de Richerand, tente de corriger ces dĂ©fauts mais sans grand rĂ©sultat. Il hĂ©site entre remplacer les tours bastionnĂ©es par des bastions, ou les reconstruire pour augmenter leur efficacitĂ©. L’ensemble du chantier s’achĂšve en 1705. En 1722, la place est abandonnĂ©e, suite au traitĂ© d’Utrech de 1713 qui voit l’annexion de l’Ubaye. Durant l’étĂ© 1789, un sentiment de solidaritĂ© est nĂ© Ă  l’intĂ©rieur des communautĂ©s et entre communautĂ©s voisines, et les consuls dĂ©cident gĂ©nĂ©ralement de maintenir les gardes nationales sur pied. AussitĂŽt la peur retombĂ©e, les autoritĂ©s recommandent toutefois de dĂ©sarmer les ouvriers et les paysans sans terre, pour ne conserver que les propriĂ©taires dans les gardes nationales. 

SISTERON (04) :

Rien ne reste du chĂątel, fait de tours et de palissades, du haut Moyen Âge. Le rempart supĂ©rieur, ou chemin de ronde, ponctuĂ© d’un puissant donjon remonte au XIIe siĂšcle. AprĂšs les destructions subies au cours de celles-ci, Jehan Erard, ingĂ©nieur militaire de Henri IV adapte, de 1590 Ă  1597, deux enceintes successives au nord, et trois au midi, en un Ă©tagement d’ouvrages bastionnĂ©s auquel venait se souder le rempart enserrant la ville depuis le XIVe siĂšcle. Au cours de ces travaux, Erard innove en imaginant un systĂšme de fortifications en « dents de scie Â» que devait, plus tard, reprendre et perfectionner Vauban (1633-1707). La face sud comporte quatre enceintes fermĂ©es de portes bien dĂ©fendues, pour certaines par des ponts-levis. Celle du nord, trois seulement trĂšs remaniĂ©es au XIXe siĂšcle. Ces ouvrages attribuĂ©s Ă  Jehan Erard sont plus sĂ»rement l’Ɠuvre d’un ingĂ©nieur venu d’Italie Jehan Sarrazin oĂč l’art de fortifier Ă©tait plus avancĂ© que de ce cĂŽtĂ© des Alpes. La vallĂ©e de l’Ubaye appartenant Ă  M. de Savoie, Vauban en fermera les dĂ©bouchĂ©s en crĂ©ant de petites places fortes Ă  Guillaume au dĂ©bouchĂ© du col de la Cayolle, Ă  Colmars au dĂ©bouchĂ© du col d’Allos, et Ă  Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les dĂ©filĂ©s du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux Un siĂšcle plus tard, en 1692, Vauban, aprĂšs l’invasion de la haute vallĂ©e de la Durance par le duc de Savoie Victor-AmĂ©dĂ©e II, conçoit pour Sisteron un vaste plan de dĂ©fenses intĂ©ressant la ville et la forteresse. À son arrivĂ©e, il dĂ©couvre une forteresse en Ă©lĂ©vation, entourĂ©e de cimes d’oĂč on peut la rĂ©duire Ă  merci. Il projette tout de suite une sĂ©rie d’ouvrages. Pour la forteresse elle-mĂȘme, il recommande de rĂ©hausser les courtines, de renforcer les portes d’accĂšs et ordonne la construction d’un magasin Ă  poudre Ă  l’abri des tirs plongeants. De l’ambitieux projet, seul le magasin Ă  poudre et le puits de cette derniĂšre seront rĂ©alisĂ©s. De 1842 Ă  1860, le comtĂ© de Nice et la Savoie n’Ă©tant pas encore en France, d’ultimes travaux furent entrepris pour adapter la citadelle aux nĂ©cessitĂ©s de l’Ă©poque et de la dĂ©fense des frontiĂšres. Les ingĂ©nieurs qui en furent chargĂ©s suivirent les recommandations faites deux siĂšcles plus tĂŽt par Vauban : on releva les courtines ; on ouvrit deux portes charretiĂšres dans la face sud. Au nord, la deuxiĂšme enceinte fut remaniĂ©e, une citerne fut amĂ©nagĂ©e, et enfin on creusa le formidable escalier souterrain reliant la citadelle Ă  la porte nord de la ville, elle aussi reconstruite.

TOURNOUX (CAMP RETRANCHE) (04) :

S’appuyant sur les places fortes construites par Vauban et sur les chemins amĂ©nagĂ©s durant les campagnes prĂ©cĂ©dentes, Il est probable qu’avec son ami Catinat qui vient de faire toute la campagne de 1691 Ă  1692 et connait bien les dĂ©bouchĂ©s du col de Larche, ils dĂ©cident d’établir un grand camp retranchĂ© sur le plateau de Tournoux dominant la route menant au du col de Vars, mais aussi au point de dĂ©part d’un chemin menant Ă  Embrun par le col du Parpaillon. Ce grand camp retranchĂ© de Tournoux fait l’objet de travaux d’amĂ©nagements et de mise en dĂ©fense conduits par l’IngĂ©nieur Richerand qui est en charge des places de Provence et mĂšnera Ă  partir de 1693, sur les instructions de Vauban, les travaux des places fortes de Colmars, Seyne et St Vincent. Il construira aussi quelques redoutes pour protĂ©ger l’accĂšs du camp retranchĂ© de Tournoux. Les redoutes de Saint-Paul, Larche et Gleizolles, sont autant de « vedettes » avancĂ©es du camp de Tournoux : elles retardent l’avancĂ©e des « ennemis du Roy » et permettent aux bataillons de Tournoux de se mettre en ordre de combat pour garantir le contrĂŽle de la vallĂ©e de l’Ubaye, alors terre savoyarde et enjeu majeur du contrĂŽle des Alpes. Celle qui subsiste, restaurĂ©e par la suite par Berwick puis en 1891 par le GĂ©nie est constituĂ©e d’une Tour bastionnĂ©e triangulaire accolĂ©e Ă  l’angle ouest d’une enceinte quadrangulaire ayant, Ă  l’angle est, une sorte de bastion faisant office de caponniĂšre. Le chemin vers le col du Parpaillon est Ă©galement tracĂ© Ă  cette Ă©poque. Le traitĂ© de Ryswick (1696) mettant fin Ă  la Guerre de la « ligue d’Augsbourg », restituera la vallĂ©e de Barcelonnette au duc de Savoie, les français quitteront la vallĂ©e et les travaux en resteront lĂ . Ce n’est qu’en 1709 durant la guerre de « Succession d’Espagne » que le MarĂ©chal de Berwick fera reprendre les travaux, la valeur stratĂ©gique de cette position n’ayant pas changĂ©.  Le camp est renforcĂ© par des redoutes construites entre 1693 et 96 et qui Ă©taient laissĂ©es Ă  l’abandon.  Reprenant les travaux de campagne effectuĂ© par Catinat une dizaine d’annĂ©e auparavant, Berwick fit remettre en Ă©tat trois redoutes dont une seule subsiste en bon Ă©tat mais dont on peut encore voire les structures de deux d’entre elles. Des retranchements de campagne en pierres sĂšches sont amĂ©nagĂ©s sur le plateau de Tournoux et les redoutes sont achevĂ©es. Il y en aura sept au total. Une fois amĂ©nagĂ©, ce camp devient plus d’un siĂšcle une base arriĂšre quasi permanente, dans lequel ne stationne jamais moins de 10 bataillons et parfois 16 soit environ 10 000 hommes. Aujourd’hui, il ne reste pas de tĂ©moignage visible du camp retranchĂ©. Par contre, il demeure une redoute de Berwick en bon Ă©tat et deux autres ruinĂ©es

BRIANCON (05) :

De 1343 Ă  la RĂ©volution, la rĂ©gion est en effet organisĂ©e en une fĂ©dĂ©ration de cinq Escartons, territoires disposant de prĂ©rogatives particuliĂšres (exemptions de redevances, libertĂ© de la personne et des biens, privilĂšges Ă©conomiques, libertĂ© de rĂ©union et Ă©lection de reprĂ©sentants), qui ont subsistĂ© au rattachement du DauphinĂ© de Viennois Ă  la France, le tout contre un don de 12 000 florins et une rente perpĂ©tuelle. La charte est encore conservĂ©e Ă  la mairie de Briançon Ă©crite sur un parchemin de 1,60 m par 50 cm. Les habitants de Briançon bĂ©nĂ©ficient du statut de franc-bourgeois : bien que non-nobles, ils sont libres de toutes les contraintes imposĂ©es aux serfs, et rendent un hommage au Dauphin quand celui-ci ou le gouverneur du DauphinĂ© l’exige. C’est ainsi que le four banal devient communal cette annĂ©e-lĂ .  Vers 1344-1345, le bourg de Briançon comporte un mur d’enceinte percĂ© de trois portes (porta Superior, porta Meana et porta Inferior) ; Ă  l’intĂ©rieur, se trouvent quatre quartiers et, entre autres Ă©lĂ©ments, la maison delphinale, le four, un beffroi d’alarme, la halle du marchĂ©, la maison des banquiers lombards et trois fontaines. Le grand BĂ©al, le canal qui coule au milieu de la Grand-rue, alimente les fontaines et sert Ă  la lutte contre les incendies, est construit en 1345. Briançon est rattachĂ©e au Royaume de France en 1349 avec le reste du DauphinĂ©, par le traitĂ© de Romans, passĂ© entre le dernier dauphin de Viennois, Humbert II, et le roi de France Philippe VI.  En 1370, l’enceinte de la ville, qui n’était formĂ©e que par les maisons particuliĂšres, est renforcĂ©e : on bouche les ouvertures des maisons qui se trouvent au rez-de-chaussĂ©e, on colmate les rues et les interstices entre les maisons, on creuse des douves, et des tours sont construites, adossĂ©es aux maisons. ProspĂšre, la ville forme une communautĂ© formalisĂ©e avec les hameaux alentour (rassemblĂ©s sous le terme de « tierce Â»), le 4 mars 1382. En 1624, un incendie survient en plein hiver, alors que l’eau du BĂ©al est gelĂ©e. Il dure cinq jours et dĂ©truit 80 % de la ville. À cette Ă©poque, et malgrĂ© les franchises accordĂ©es aux Escartons, la gabelle est instaurĂ©e depuis 1674. À cette Ă©poque, grĂące Ă  la politique de la ville qui finance deux maĂźtres d’école Ă  l’annĂ©e, plus de 85 % des hommes sont alphabĂ©tisĂ©s. Le 26 janvier 1692, un autre incendie est encore plus destructeur, Ă  cause des grands approvisionnements qui avaient Ă©tĂ© stockĂ©s en ville par l’armĂ©e : seuls quelques maisons, le couvent des cordeliers, le grenier Ă  sel et l’hĂŽtel du vibailli subsistĂšrent. Il faudra une dizaine de jours avant que quiconque puisse accĂ©der aux ruines.  En raison de sa situation proche de la frontiĂšre avec le duchĂ© de Savoie, Briançon devient une ville militaire. En 1689-1690, durant le rĂšgne du roi Louis XIV, une nouvelle enceinte est construite par Hue de Langrune. Cette mĂȘme annĂ©e, le ralliement du duchĂ© de Savoie renforce la ligue d’Augsbourg. Durant l’Ă©tĂ© 1692, le duc Victor-AmĂ©dĂ©e II de Savoie dirige une campagne en DauphinĂ© mĂ©ridional, prouvant que les montagnes ne font pas barrage. AprĂšs avoir pris et pillĂ© Embrun (16 aoĂ»t), il ravage les environs, mais malade, il ne s’attaque pas Ă  Briançon. Vauban rĂ©dige un projet d’amĂ©liorations des fortifications la mĂȘme annĂ©e.  Vauban est Ă  nouveau en tournĂ©e en 1700 sur la frontiĂšre des Alpes pour amĂ©liorer les systĂšmes dĂ©fensifs, et, en collaboration avec les meilleurs ingĂ©nieurs militaires et les plus grands gĂ©nĂ©raux, il fait renforcer et amĂ©liorer les fortifications de la ville et enclenche la construction d’une ceinture de forts autour d’elle pour la dĂ©fendre, exploitant le relief des montagnes pour occuper les points-clefs permettant d’en surveiller les accĂšs. Il dote Ă©galement Briançon de casernes, apaisant ainsi les craintes de la population provoquĂ©es par les passages dĂ©vastateurs des gens d’armes. En 1713, le traitĂ© d’Utrecht rapproche la frontiĂšre au col du MontgenĂšvre, qui est de plus lourdement taxĂ© par le duc de Savoie. Le commerce est dĂ©tournĂ© durablement de la ville. La ville Ă©tant devenue une ville frontiĂšre, le marquis d’Asfeld construit une ceinture de forts de 1721 Ă  1734, reliĂ©s entre eux notamment par le pont d’Asfeld : fort des Trois TĂȘtes, fort du Randouillet, fort Dauphin, fort d’Anjou, redoute du Point du Jour et la communication Y. Pour des raisons Ă©conomiques, Briançon tenait Ă  son caractĂšre de ville de garnison qui s’affirme en 1890, lorsque le 159e rĂ©giment d’infanterie alpine y est envoyĂ©. Il devient alors le rĂ©giment de la ville. Un siĂšcle plus tard, en 1994, est crĂ©Ă© au sein du 159e RIA le Centre national d’aguerrissement en montagne. Celui-ci avait pour mission d’entraĂźner les formations d’infanterie françaises et Ă©trangĂšres dans un milieu naturel difficile, d’assurer l’instruction spĂ©cifique en montagne et le soutien des stages en altitude d’organismes de l’armĂ©e de terre ou interarmĂ©es. Le CNAM ferme dĂ©finitivement en 2009 Ă  la suite de la restructuration des armĂ©es de 2008. La ville devient station de ski en 1990.

EMBRUN (05) :

L’archevĂȘque-prince d’Embrun Ă©tait primitivement seul maĂźtre de la ville ; le comte de Provence en 1160, le Dauphin en 1210 et 1247, hĂ©ritiers du comtĂ© d’Embrun, lui imposĂšrent un condominium et opposĂšrent au beau donjon carrĂ© du prĂ©lat, la Tour Brune, un chĂąteau hors des murs, sur le roc, dont il ne reste que la base d’une tour du XIIIe siĂšcle, la construction des fortifications bastionnĂ©es ayant occasionnĂ© la destruction du reste. Au XVIIe siĂšcle, Embrun dispose ainsi d’une double enceinte qui est Ă©quipĂ©e de neuf bastions et d’une demi-lune. Cette enceinte ne suffit pas en 1692 Ă  repousser les attaques du duc Victor-AmĂ©dĂ©e de Savoie, pendant la Guerre de la Ligue d’Augsbourg. AssiĂ©gĂ©e, Embrun est prise et sinistrĂ©e. L’annĂ©e suivante, Vauban la visite et rĂ©dige un mĂ©moire pour la dĂ©fense de la citĂ©. Ce mĂ©moire comporte un projet d’amĂ©lioration qui consiste principalement Ă  ajouter des tours semi-circulaires Ă  crĂ©neaux le long de l’enceinte. Ces tours, destinĂ©es Ă  l’artillerie, auraient atteint prĂšs de vingt mĂštres de hauteur totale. Un second projet plus important est rĂ©digĂ© la mĂȘme annĂ©e. Il devait remplacer le premier au cas oĂč Mont-Dauphin ne serait pas rĂ©alisĂ©e. Le premier projet n’a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© qu’en partie. Les difficultĂ©s financiĂšres de la fin du XVIIe siĂšcle ne permettaient pas de tout rĂ©aliser. En 1791, les ingĂ©nieurs de la RĂ©volution proposent un projet de lunette d’Arçon, restĂ© inappliquĂ©. Il ne subsiste que deux vestiges du passĂ© fortifiĂ© d’Embrun : une tour mĂ©diĂ©vale dite Tour brune et l’hĂŽtel des Gouverneurs, situĂ© rue de la LibertĂ©. Le reste des fortifications a Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ© Ă  partir de 1882 pour percer des boulevards urbains et construire une gare ferroviaire. Le plan relief de 1701 et restaurĂ© en 1783 et 1792, rĂ©alisĂ© au 1/600e, est aujourd’hui conservĂ© au musĂ©e des Invalides de Paris.

FORT QUEYRAS (05) :

Fort Queyras a Ă©tĂ© construit au moyen Ăąge (vraisemblablement aux 11iĂšme et 12iĂšme siĂšcles pour les versions primitives, sans qu’on le sache vraiment). La premiĂšre trace de son existence est trouvĂ©e dans les archives des enquĂȘtes delphinales de 1265, oĂč l’on parle d’un chĂąteau « castrum Quadracii » dont l’entretien est reparti entre les communautĂ©s du Queyras. Il est alors rattachĂ© Ă  la Province du DFORT QUEYRAS (05) : Fort Queyras a Ă©tĂ© construit au moyen Ăąge (vraisemblablement aux 11iĂšme et 12iĂšme siĂšcles pour les versions primitives, sans qu’on le sache vraiment). La premiĂšre trace de son existence est trouvĂ©e dans les archives des enquĂȘtes delphinales de 1265, oĂč l’on parle d’un chĂąteau « castrum Quadracii » dont l’entretien est reparti entre les communautĂ©s du Queyras. Il est alors rattachĂ© Ă  la Province du DauphinĂ©, sous l’ancien rĂ©gime : c’est ainsi un chateau delphinal (qui apparatient au dauphin du DauphinĂ© et donc au dauphin fils aĂźnĂ© du Roi de France), c’est une enceinte quadrangulaire situĂ©e au sommet de la butte de Chateau-Queyras. Au XVIe siĂšcle, le chĂąteau est la proie des guerres de religions. En 1685, la rĂ©vocation de l’Édit de Nantes, Ă  la suite de laquelle la « religion prĂ©tendument rĂ©formĂ©e » a Ă©tĂ© de fait interdite, a provoquĂ© de graves drames humains. Beaucoup de Queyrassins ont prĂ©fĂ©rĂ© abandonner leurs biens et se Ă©migrer plutĂŽt que d’abjurer. On peut estimer Ă  plus de trois cents le nombre de Queyrassins qui ont quittĂ© dĂ©finitivement la France. Comme la Savoie, alliĂ©e aux puissances du Saint-Empire romain germanique dans la Ligue d’Augsbourg, a dĂ©clarĂ© en 1689 la guerre Ă  la France, elle a constituĂ© parmi les vaudois, alliĂ©s des rĂ©formĂ©s, de la vallĂ©e du Pellice (de l’autre cĂŽtĂ© de la frontiĂšre, au-delĂ  d’AbriĂšs) des milices armĂ©es, qui ont fait des incursions meurtriĂšres, de 1689 Ă  1693, dans le Queyras, incendiant des maisons et mĂȘme des hameaux, dĂ©truisant des chapelles, pillant des fermes, volant du bĂ©tail, etc. À la suite de cette derniĂšre invasion, fortification par Vauban qui visite Fort Queyras en 1692. Cette mĂȘme annĂ©e assiĂ©gĂ© par les troupes du duc de Savoie, ChĂąteau-Queyras rĂ©siste. Vauban Ă©tablit un projet de fortifications pour en faire une vĂ©ritable place forte appliquant ainsi les meilleures dĂ©fenses au standard du maĂźtre des citadelles. Vauban fait une seconde visite en 1700. En 1700, la traverse, rĂ©alisĂ©e en 1692, est refaite car son tracĂ© n’était pas correct. Il inclus une large extension de l’enceinte sur le front ouest. La mĂȘme annĂ©e, il amĂ©liore la protection de la porte principale du fort en y construisant une demi-lune couverte par des demi-bastions. Des travaux successifs Ă  partir de 1693 et jusqu’en 1740 seront menĂ©s pour rĂ©aliser le projet Vauban et permettront d’y ajouter : la grande enceinte au nord-est avec escarpes et contre-escarpes, fossĂ©, bastions, courtines, et demi-lunes. L’enceinte originelle est par ces travaux doublĂ©e d’une grande enceinte, une nouvelle enceinte est construite sur la face Est, une petite enceinte sur le front ouest, finalement plus limitĂ©e et bien moins imposante le projet initial de Vauban. Fort Queyras devient ainsi un poste avancĂ© permettant d’observer les envahisseurs Ă©ventuels et permet Ă  Mont-Dauphin et Briançon de se prĂ©parer, pour verrouiller efficacement l’accĂšs Ă  la vallĂ©e de la Durance. Au XVIIIe siĂšcle, une boulangerie et une infirmerie sont construites sur le plateau ouest. À la mĂȘme Ă©poque, une conduite est percĂ©e pour alimenter la citerne en eau. Celle-ci Ă©tait alimentĂ©e depuis le XIVe siĂšcle par le ruissellement des toits, et, malgrĂ© des travaux d’agrandissement effectuĂ©s par Vauban, l’alimentation en eau du site problĂ©matique. Durant la RĂ©volution française, les gĂ©nĂ©raux Rostaing et Michaud d’Arçon agrandissent la demi-lune pour renforcer la dĂ©fense cĂŽtĂ© nord. Deux batteries casematĂ©es Ă  la Haxo sont construites : en 1841-1842 au nord, et entre 1843 et 1846 au sud. Un nouveau bĂątiment casematĂ© est rĂ©alisĂ© au XIXe siĂšcle sur le plateau ouest, capable d’abriter soixante hommes en temps de paix et quatre-vingt-dix en temps de guerre. Le site est modernisĂ© dans les annĂ©es 1930 et dĂ©militarisĂ© en 1967. Aujourd’hui acquis par des propriĂ©taires privĂ©s, le ChĂąteau Queyras a Ă©tĂ© intĂ©gralement conservĂ© et est ouvert Ă  la visite de mai Ă  septembre. Les remparts et l’extĂ©rieur des bĂątiments sont inscrits au titre des Monuments historiques depuis le 29 novembre 1948. Le fort fut dĂ©sarmĂ© de 1940 Ă  1944, puis rendu Ă  la vie civile en 1967. Le ChĂąteau Queyras est l’un des rares exemples conservĂ©s d’ouvrage mĂ©diĂ©val adaptĂ© et remaniĂ© par Vauban et ses successeurs.des milices armĂ©es, qui ont fait des incursions meurtriĂšres, de 1689 Ă  1693, dans le Queyras, incendiant des maisons et mĂȘme des hameaux, dĂ©truisant des chapelles, pillant des fermes, volant du bĂ©tail, etc. À la suite de cette derniĂšre invasion, fortification par Vauban qui visite Fort Queyras en 1692. Cette mĂȘme annĂ©e  assiĂ©gĂ© par les troupes du duc de Savoie, ChĂąteau-Queyras rĂ©siste. Vauban Ă©tablit un projet de fortifications pour  en faire une vĂ©ritable place forte appliquant ainsi les meilleures dĂ©fenses au standard du maĂźtre des citadelles. Vauban fait une seconde visite en 1700. En 1700, la traverse, rĂ©alisĂ©e en 1692, est refaite car son tracĂ© n’était pas correct.  Il inclus une large extension de l’enceinte sur le front ouest. La mĂȘme annĂ©e, il amĂ©liore la protection de la porte principale du fort en y construisant une demi-lune couverte par des demi-bastions. Des travaux successifs Ă  partir de 1693 et jusqu’en 1740 seront menĂ©s pour rĂ©aliser le projet Vauban et permettront d’y ajouter : la grande enceinte au nord-est avec escarpes et contre-escarpes, fossĂ©, bastions, courtines, et demi-lunes. L’enceinte originelle est par ces travaux doublĂ©e d’une grande enceinte, une nouvelle enceinte est construite sur la face Est, une petite enceinte sur le front ouest, finalement plus limitĂ©e et bien moins imposante le projet initial de Vauban. Fort Queyras devient ainsi un poste avancĂ© permettant d’observer les envahisseurs Ă©ventuels et permet Ă  Mont-Dauphin et Briançon de se prĂ©parer, pour verrouiller efficacement l’accĂšs Ă  la vallĂ©e de la Durance. Au XVIIIe siĂšcle, une boulangerie et une infirmerie sont construites sur le plateau ouest. À la mĂȘme Ă©poque, une conduite est percĂ©e pour alimenter la citerne en eau. Celle-ci Ă©tait alimentĂ©e depuis le XIVe siĂšcle par le ruissellement des toits, et, malgrĂ© des travaux d’agrandissement effectuĂ©s par Vauban, l’alimentation en eau du site problĂ©matique. Durant la RĂ©volution française, les gĂ©nĂ©raux Rostaing et Michaud d’Arçon agrandissent la demi-lune pour renforcer la dĂ©fense cĂŽtĂ© nord. Deux batteries casematĂ©es Ă  la Haxo sont construites : en 1841-1842 au nord, et entre 1843 et 1846 au sud. Un nouveau bĂątiment casematĂ© est rĂ©alisĂ© au XIXe siĂšcle sur le plateau ouest, capable d’abriter soixante hommes en temps de paix et quatre-vingt-dix en temps de guerre. Le site est modernisĂ© dans les annĂ©es 1930 et dĂ©militarisĂ© en 1967. Aujourd’hui acquis par des propriĂ©taires privĂ©s, le ChĂąteau Queyras a Ă©tĂ© intĂ©gralement conservĂ© et est ouvert Ă  la visite de mai Ă  septembre. Les remparts et l’extĂ©rieur des bĂątiments sont inscrits au titre des Monuments historiques depuis le 29 novembre 1948. Le fort fut dĂ©sarmĂ© de 1940 Ă  1944, puis rendu Ă  la vie civile en 1967. Le ChĂąteau Queyras est l’un des rares exemples conservĂ©s d’ouvrage mĂ©diĂ©val adaptĂ© et remaniĂ© par Vauban et ses successeurs.

GAP  (05) :

Au 1er siĂšcle, l’emplacement de la future ville se rĂ©sumait Ă  un camp romain. Ce camp Ă©tait protĂ©gĂ© par un mur terrassĂ© entourĂ© d’un fossĂ©. Il Ă©tait le plus important entre MontgenĂšvre et Sisteron. La garnison qui l’occupait pouvait ĂȘtre estimĂ©e Ă  360 hommes. Ceux-ci provenaient des peuplades alentour. Ils Ă©taient chargĂ©s de protĂ©ger les utilisateurs des voies romaines contre les pillards. Plus tard, un axe vers le Champsaur est crĂ©Ă©. Le site de Gap prend de l’importance en devenant un nƓud de communication. En 1692, les troupes du souverain piĂ©montais Victor-AmĂ©dĂ©e II, engagĂ© dans la Ligue d’Augsbourg contre la France de Louis XIV, prennent la ville, abandonnĂ©e par ses habitants, le 29 aoĂ»t. Gap est pillĂ©e et incendiĂ©e : sur les 953 maisons de la commune, 798 sont dĂ©truites. Vauban passe Ă  Gap en 1692. Il dĂ©couvre des fortifications alpines en bien plus mauvais Ă©tat qu’il ne s’y attendait. A Gap, « un manteau de gueux rapiĂ©cĂ© », il faut tout revoir. Vauban pense en faire ne seconde ligne comme pour les dĂ©fenses du PrĂ© CarrĂ© du Nord et de l’Est, mais avant tout il faut urgemment intervenir sur la premiĂšre ligne et notamment sur la frontiĂšre avec la Savoie. IL rĂ©dige un projet de fortification qui demeurera sans suite. De retour de l’Ăźle d’Elbe, NapolĂ©on s’arrĂȘte Ă  Gap le 5 mars 1815. Reconnaissant de l’accueil de la population de ces rĂ©gions, il laisse un message de remerciements aux habitants. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la ville fait partie de la zone libre. Mais aprĂšs novembre 1942 et l’Unternehmen Anton, elle est intĂ©grĂ©e Ă  la zone occupĂ©e. La ville se libĂšre seule en aout 1944. , prennent la ville, abandonnĂ©e par ses habitants, le 29 aoĂ»t. Gap est pillĂ©e et incendiĂ©e : sur les 953 maisons de la commune, 798 sont dĂ©truites. Vauban passe Ă  Gap en 1692. Il dĂ©couvre des fortifications alpines en bien plus mauvais Ă©tat qu’il ne s’y attendait. A Gap, « un manteau de gueux rapiĂ©cĂ© », il faut tout revoir. Vauban pense en faire ne seconde ligne comme pour les dĂ©fenses du PrĂ© CarrĂ© du Nord et de l’Est, mais avant tout il faut urgemment intervenir sur la premiĂšre ligne et notamment sur la frontiĂšre avec la Savoie. IL rĂ©dige un projet de fortification qui demeurera sans suite. De retour de l’Ăźle d’Elbe, NapolĂ©on s’arrĂȘte Ă  Gap le 5 mars 1815. Reconnaissant de l’accueil de la population de ces rĂ©gions, il laisse un message de remerciements aux habitants. Lors de la Seconde Guerre mondiale, la ville fait partie de la zone libre. Mais aprĂšs novembre 1942 et l’Unternehmen Anton, elle est intĂ©grĂ©e Ă  la zone occupĂ©e. La ville se libĂšre seule en aout 1944.

MONT DAUPHIN (crĂ©ation) (05) :

MONT DAUPHIN (crĂ©ation) (05) : En 1692, durant la guerre de la Ligue d’Augsbourg et malgrĂ© une alliance matrimoniale avec la France, Victor-AmĂ©dĂ©e II, duc de Savoie, s’est joint aux AlliĂ©s (Angleterre, Autriche, Provinces-Unies) en juin 1690. De juillet Ă  septembre 1692, Ă  la tĂȘte d’une armĂ©e de quarante-cinq mille hommes, il envahit le Queyras et la vallĂ©e de la Durance, pour crĂ©er une diversion et diviser les forces françaises, dĂ©vastant tout sur son passage : ponts, villages, rĂ©coltes sur pied. Gap, Embrun, Guillestre sont prises et pillĂ©es. Seules l’arrivĂ©e de l’automne et la petite vĂ©role font faire demi-tour Ă  l’armĂ©e piĂ©montaise. Il est ainsi dĂ©montrĂ© que les montagnes des Alpes ne sont pas suffisantes pour arrĂȘter une armĂ©e. En septembre, sur ordre du roi, Vauban abandonne la rĂ©fection de la fortification de Namur dont il vient de s’emparer, pour inspecter la frontiĂšre des Alpes. AprĂšs avoir fait une reconnaissance, la « borne » qu’il choisit, en novembre 1692, est une position conseillĂ©e par Catinat, surplombant par des escarpements de 100 m de haut le confluent du Guil et de la Durance. L’ingĂ©nieur propose d’y construire une place forte nouvelle, destinĂ©e Ă  verrouiller la vallĂ©e du Guil, et accueillant une population civile. « Je ne sais point de poste en DauphinĂ©, explique-t-il, pas mesme en France, qui lui puisse ĂȘtre comparĂ© pour l’utilitĂ© [
]. C’est l’endroit de montagnes oĂč il y a le plus de soleil et de terre cultivĂ©e, il y a mĂȘme des vignes dans son territoire, des bois, de la pierre de taille, du tuf excellent pour les voĂ»tes, de la pierre ardoisine, de bon plĂątre, de fort bonne chaux et tout cela dans la distance d’une lieue et demie, pas plus [
]. Et quand Dieu l’aurait fait exprĂšs, il ne pouvait estre mieux ». Comme Ă  son habitude, Vauban a tout prĂ©vu, tout calculĂ© et, notamment, le coĂ»t de l’entreprise, dans un « AbrĂ©gĂ© estimatif de toute la dĂ©pense de Mont-Dauphin » : il Ă©value les travaux Ă  770 000 livres, une somme raisonnable dans une annĂ©e de crise car le royaume, entre 1692 et 1694, Ă©puisĂ© par les dĂ©penses de la guerre, doit aussi faire face Ă  la plus grave crise de subsistances du XVIIe siĂšcle. Le projet est approuvĂ© rapidement, le 4 mars 1693, notamment en raison de la qualitĂ© du roc de Mont-Dauphin, du poudingue, et de l’abondance du marbre rose Ă  Eygliers. La construction dĂ©bute immĂ©diatement et l’essentiel est rĂ©alisĂ© ou commencĂ© quand Vauban inspecte la place en 1700. Avec la signature du traitĂ© d’Utrecht et l’éloignement de la frontiĂšre, les seuls travaux concernent des amĂ©nagements de dĂ©tail et les adaptations indispensables aux Ă©volutions techniques, et ce jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Pour attirer la population, les terrains sont gratuits pour qui veut construire, et les habitants bĂ©nĂ©ficient de franchises d’impĂŽts. Pour favoriser le dĂ©veloppement de la ville, il est demandĂ© le transfert d’administrations de Guillestre, qui n’eut jamais lieu. Un marchĂ© et des foires sont instituĂ©s en 1765 ; mais les contraintes, rĂšglement sur les constructions, fermeture de la ville le soir, discipline militaire, une seule porte d’entrĂ©e, Ă  l’opposĂ© de la grande route, les inconvĂ©nients de la prĂ©sence de nombreux soldats cĂ©libataires, limitent la population civile Ă  un maximum de cinq cents habitants au XVIIIe siĂšcle. BĂ©nĂ©ficiant de franchises fiscales, la communautĂ© de Mont-Dauphin (rĂ©unie Ă  celle d’Eygliers en 1753, avec trois consuls dont le premier Ă©tait toujours de Mont-Dauphin), a toujours maintenu un instituteur, financĂ© grĂące au privilĂšge de non-taxe sur le bĂ©tail Ă  pied fourchu entrant dans la place, et proposĂ© une instruction gratuite. AprĂšs 1826, les Ă©coles de filles et de garçons sont sĂ©parĂ©es. Pour limiter la dĂ©pense en ravitaillement, et les dĂ©sertions causĂ©es par la situation difficile de la ville, la garnison qui compte deux bataillons au dĂ©but du siĂšcle (qui participent aux travaux), est rĂ©partie entre un bataillon logĂ© Ă  Embrun, et un autre bataillon dont une partie est casernĂ©e Ă  Gap et l’autre qui garde effectivement la place de Mont-Dauphin. En montagne et en l’absence de routes, le mulet, animal de bĂąt, a l’avantage sur les animaux de trait grĂące Ă  sa force, sa sobriĂ©tĂ© et Ă  sa grande capacitĂ© Ă  Ă©voluer en terrains accidentĂ©s. Au XVIIIe s, la place dĂ©pendait entiĂšrement des mulets pour son ravitaillement : ils furent ainsi entre 100 et 300 Ă  stationner Ă  Mont-Dauphin durant plus de deux cents ans. Vivres et munitions Ă©taient acheminĂ©es par de longues caravanes de mulets bĂątĂ©s. La prĂ©sence des sources d’eau chaude a gĂ©nĂ©rĂ© des projets de rĂ©utilisation, Ă©laborĂ©s dans les annĂ©es 1980, dans les bĂątiments du site fortifiĂ©. Mais ils ont Ă©tĂ© abandonnĂ©s par la chaĂźne thermale du Soleil Ă  une pĂ©riode oĂč les services de la SĂ©curitĂ© sociale annonçaient dĂ©jĂ  des restrictions sur les remboursements des cures thermales. 

Le projet, Ă©tudiĂ© sous le contrĂŽle des services de l’État chargĂ©s du contrĂŽle des sites bĂ©nĂ©ficiant d’une protection au titre des monuments historiques et de la protection de la nature, prĂ©voyait un centre de thermalisme et un hĂŽtel de Luxe Ă  Mont-Dauphin. Ces Ă©tudes de faisabilitĂ© ont finalement Ă©tĂ© ressorties des cartons, mais cette fois pour la source minĂ©rale de Plan de Phazy, avec un projet de crĂ©ation de bains scandinaves.

ENTREVAUX (06) :

Par deux fois d’ailleurs, Entrevaux sera victime de traitrises. En 1536 Charles Quint envahit la Provence. Le seigneur du lieu Jacques de Glandevez lui livre la ville qui est en partie incendiĂ©e et sa population civile en partie dĂ©cimĂ©e. Elle se libĂšre en 1542 en tuant le gouverneur espagnol. En 1594 durant les guerres de religion un lieutenant tente de la livrer au gouverneur de Nice, mais le commandant de la place de Colmars- les- Alpes parvient Ă  reprendre la place et le chĂąteau avant qu’une garnison nombreuse rende la chose impossible. Pour sa fidĂ©litĂ© au Roi de France, Entrevaux devient ville royale et est exemptĂ©e de taxes et autres impĂŽts ce qui facilitera grandement dans ce pays pauvre, l’implantation d’activitĂ©s bĂ©nĂ©fiques Ă  son Ă©conomie. Vauban va fortifier Entrevaux comme d’autres places de Provence Ă  la suite du changement d’alliance du Duc de Savoie, Victor AmĂ©dĂ©e qui en 1690 assiĂšge Colmars- les -Alpes et en 1692 franchit les cols de Larche et de Vars et ravage le Gapençais. DĂšs septembre 1692 Vauban est envoyĂ© sur la frontiĂšre avec le duchĂ© de Savoie. Le mauvais temps qui lui cause un de ces mauvais rhume dont il souffrira toute sa vie empĂȘche Vauban de se rende Ă  Entrevaux. Il ne visitera la citĂ© que lors de sa deuxiĂšme inspection des frontiĂšres de Savoie par « des chemins que le diable Ă  fait
 ».Mais cela ne l’empĂȘche pas de donner ses instruction Ă  son ingĂ©nieur en chef Niquet et aprĂšs l’avoir corrigĂ© Ă  adresser au Roi un premier projet qu’il commente dans une lettre du 16 fĂ©vrier 1693. La particularitĂ© du site d’Entrevaux toute proportions gardĂ©es, Vauban la connait bien. C’est en effet aussi dans une ville ceinturĂ©e par une riviĂšre, Besançon, que pour rĂ©pondre Ă  l’impossibilitĂ© de dĂ©velopper un systĂšme bastionnĂ© en profondeur il a imaginĂ© les tours Ă  canon qu’il dĂ©veloppera ensuite Ă  Belfort et dans diverses places fortes de mĂȘme configuration, comme Bouillon. Vauban comme c’est la rĂšgle qui a toujours prĂ©sidĂ©e Ă  ses projets, fortifie Entrevaux en s’adaptant au relief et avec une grande Ă©conomie de moyens. «comme ces trois places ( Colmars- les -Alpes, Guillaume et Entrevaux) sont toutes bossillĂ©es et Ă©galement commandĂ©es de prĂšs ou de loin par des hauteurs qui les environnent, il n’y a qu’une mĂ©thode de fortification Ă  y observer, qui est celle des tours bastionnĂ©es et des murailles couvertes, un peu fortes, percĂ©es d’embrasures et de crĂ©neaux, sans quoi il n’y aurait pas moyen de pouvoir demeurer aux dĂ©fenses ». Ces tours bastionnĂ©es pourront servir de cave, de grenier , de magasin Ă  poudre, de caserne, d’hĂŽpital, de retranchement etc ., Vauban poursuit : «il n’y a a pas une seule tour bastionnĂ©e bien faite dans laquelle on ne puisse trouver toutes ces propriĂ©tĂ©s là
dans leurs trois Ă©tages, il y aura de quoi placer commodĂ©ment 6 piĂšces de canon sur chaque flanc ou leur Ă©quivalent, de sorte que dans un mĂȘme bĂątiment on trouvera tout ce qui peut convenir Ă  une fortification parfaite, ajoutant Ă  cela les fossĂ©s et les escarpements du roc, partout oĂč il y a lieu d’e n pouvoir faire et il est certain qu’on parviendra Ă  faire de trĂšs bonnes places et bien sĂ»res oĂč il n’y avait presque pas d’apparence de pouvoir placer une redoute. » Vauban ajoute plus loin ce qui synthĂ©tise sa pensĂ©e face au problĂšme posĂ© par cette frontiĂšre : « par les moyens des chĂąteaux de Guillaume et d’Entrevaux, quoique de trĂšs petite capacitĂ©, on n’aura besoin que d’une trĂšs petite garnison dans ces places quand il ne s’agira que de leur garde ordinaire et hors les chĂąteaux oĂč il faut des troupes rĂ©glĂ©es qui ne soient pas du pays. Je voudrais autant que faire se pourrait, avoir dans ces villes quelques compagnies franches, composĂ©es de gens du dit pays qui en savent bien les chemins, et sont plus propres Ă  guerroyer dans les pays de montagne que ceux qui n’y sont pas accoutumĂ©s : quant aux chĂąteaux, deux compagnies ou trois dans chacun suffiront Ă  les garder et dĂ©fendre Â»â€Š. Vauban la dĂ©couvre en 1700 et en fait la description suivante : « Il y a 197 maisons Ă  Entrevaux et 76 qui lui tiennent lieu de faubourg ce qui fait 273 dans lesquelles il y a environ 1650 personnes de tous Ăąges et de tous sexes
.elle n’en est pas moins mal bĂątie, le roc paroit encore tout brut dans la plupart des rues6 dans les hameaux en dĂ©pendant
 » On construit une nouvelle cathĂ©drale au dĂ©but u XVIIĂšme siĂšcle ; Elle sera achevĂ©e en 1630 son clocher n’étant terminĂ© qu’en 1667.La cathĂ©drale est intĂ©grĂ©e au rempart pour sa propre dĂ©fense et celle de la ville. En 1662 on construit un ouvrage Ă  Corne pour la dĂ©fense de la porte de Savoie. De cette Ă©poque on voit la construction d’une premiĂšre tour Ă  canons. On prĂ©conise de doter la cathĂ©drale d’une plateforme Ă  canons, quant Ă  la cathĂ©drale elle-mĂȘme elle apparait destinĂ©e Ă  servir d’hĂŽpital pour 96 hommes en cas de siĂšge. Pour l’enceinte de la ville le projet de Vauban consiste Ă  doubler l’alignement des maisons existantes en construisant une courtine marquant le chemin de ronde. L’assise de cette nouvelle enceinte s’appuie sur le rocher et sur des arcs de dĂ©charge lorsque nĂ©cessaire. Les embrasures et meurtriĂšres sont rĂ©servĂ©es au fusil. Vauban fera renforcer la porte de Savoie, et la porte de France qui se trouve en deçà du pont rebĂąti en 1657 sur le Var. Deux tours rondes achevĂ©es en 1690 dĂ©fendent la porte de France. Elles encadrent un pont-levis Ă  flĂšche avec un systĂšme de contrepoids. Il Ă©tait couplĂ© avec une herse aujourd’hui disparue. De l’autre cĂŽtĂ© du pont l’entrĂ©e est protĂ©gĂ©e par une tour carrĂ©e formant barbacane, Ă  mĂąchicoulis et archĂšres. Vauban Ă©labore un projet ambitieux pour cette tĂȘte de pont avec construction d’un monumental ouvrage Ă  corne. Ce projet couteux ne sera jamais rĂ©alisĂ©. Les tours bastionnĂ©es seront finalement rĂ©alisĂ©es par l’ingĂ©nieur Richerand. Ce sont des tours pentagonales Ă  deux niveaux de feu. Le premier Ă©tage est voĂ»tĂ© Ă  l’épreuve des boulets. Il est Ă©quipĂ© d’un puits et de trous de ventilation pour Ă©vacuer les fumĂ©es dĂ©gagĂ©es par les tirs. La couverture comme dans les tours de Besançon et de Belfort devait ĂȘtre dĂ©montĂ©e en temps de guerre. TrĂšs exposĂ©es aux crues violentes du Var Vauban fait construire des bermes au pied des deux tours ancrĂ©es par des pilotis Ă  pointes ferrĂ©es enfoncĂ©es dans les graviers du Var. Des poutres sont assemblĂ©es pour former un quadrillage charpentĂ©. Cette structure est remplie de graviers et surmontĂ©e de blocs de pierres afin de former une digue capable de rĂ©sister aux assauts du Var. La citadelle. A l’origine il y a au sommet les vestiges d’un chĂąteau probablement bĂąti au moyen Age. De ce qu’il en reste, Vauban a une piĂštre opinion lorsqu’il le dĂ©couvre : « il est trĂšs mal bĂąti, trĂšs imparfait et si petit qu’il ne peut pas contenir le tiers de couverts nĂ©cessaires Ă  la garnison et d’ailleurs sans autre dĂ©fense que celle de la situation qui est presque inaccessible du cĂŽtĂ© de la ville mais trĂšs accessible par le dehors ». Vauban va renforcer l’ancien chĂąteau, notamment les murailles et faire approfondir de 4 Ă  5 mĂštres le fossĂ© qui le sĂ©pare de la muraille qui le domine. On fait un pont levis Ă  flĂšche prolongĂ© par un pont dormant et la poterne est renforcĂ©e par un mĂąchicoulis. A l’intĂ©rieur de l’ancien chĂąteau on rase tout et on fait construire des casernes. On trouve aussi dans la citadelle une boulangerie construite en 1746. Vauban fait refaire le chemin qui mĂšne de la ville Ă  la citadelle. Il fait diminuer la pente du chemin, fait construire de dĂ©rivations pour les eaux de ruissellement afin que le chemin ne soit pas emportĂ© lors des grandes pluies. Un magasin Ă  poudre est construit entourĂ© d’un mur prĂšs de la porte de Guillaume et au pied du chemin d’accĂšs Ă  la citadelle. Enfin ce chemin d’accĂšs est protĂ©gĂ© par deux petits forts les forts Langrune et Pandol encore visibles aujourd’hui. Au total la garnison se compose de 104 hommes valides au dĂ©but du XVIIIĂšme siĂšcle. A cela s’ajoute environ 200 hommes de la milice municipale. La vallĂ©e de l’Ubaye appartenant Ă  M. de Savoie, Vauban en fermera les dĂ©bouchĂ©s en crĂ©ant de petites places fortes Ă  Guillaume au dĂ©bouchĂ© du col de la Cayolle, Ă  Colmars au dĂ©bouchĂ© du col d’Allos, et Ă  Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les dĂ©filĂ©s du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux. Louis XIV dĂ©cide de renforcer et moderniser les forteresses de la frontiĂšre alpine (Briançon, Embrun, Seyne, Colmars, Entrevaux). Bien que Vauban ne visite pas la ville, il signe les plans de Niquet Ă  Saint-Paul-de-Vence en 1692. Les travaux, commencĂ©s en fĂ©vrier de la mĂȘme annĂ©e, ne sont pas rĂ©alisĂ©s en entier, mais la ville comme la citadelle sont renforcĂ©es : le chemin fortifiĂ© date de cette Ă©poque. Les portes d’Italie et de France sont Ă©galement renforcĂ©es. LaENTREVAUX (06) : Par deux fois d’ailleurs, Entrevaux sera victime de traitrises. En 1536 Charles Quint envahit la Provence. Le seigneur du lieu Jacques de Glandevez lui livre la ville qui est en partie incendiĂ©e et sa population civile en partie dĂ©cimĂ©e. Elle se libĂšre en 1542 en tuant le gouverneur espagnol. En 1594 durant les guerres de religion un lieutenant tente de la livrer au gouverneur de Nice, mais le commandant de la place de Colmars- les- Alpes parvient Ă  reprendre la place et le chĂąteau avant qu’une garnison nombreuse rende la chose impossible. Pour sa fidĂ©litĂ© au Roi de France, Entrevaux devient ville royale et est exemptĂ©e de taxes et autres impĂŽts ce qui facilitera grandement dans ce pays pauvre, l’implantation d’activitĂ©s bĂ©nĂ©fiques Ă  son Ă©conomie. Vauban va fortifier Entrevaux comme d’autres places de Provence Ă  la suite du changement d’alliance du Duc de Savoie, Victor AmĂ©dĂ©e qui en 1690 assiĂšge Colmars- les -Alpes et en 1692 franchit les cols de Larche et de Vars et ravage le Gapençais. DĂšs septembre 1692 Vauban est envoyĂ© sur la frontiĂšre avec le duchĂ© de Savoie. Le mauvais temps qui lui cause un de ces mauvais rhume dont il souffrira toute sa vie empĂȘche Vauban de se rende Ă  Entrevaux. Il ne visitera la citĂ© que lors de sa deuxiĂšme inspection des frontiĂšres de Savoie par « des chemins que le diable Ă  fait
 ».Mais cela ne l’empĂȘche pas de donner ses instruction Ă  son ingĂ©nieur en chef Niquet et aprĂšs l’avoir corrigĂ© Ă  adresser au Roi un premier projet qu’il commente dans une lettre du 16 fĂ©vrier 1693. La particularitĂ© du site d’Entrevaux toute proportions gardĂ©es, Vauban la connait bien. C’est en effet aussi dans une ville ceinturĂ©e par une riviĂšre, Besançon, que pour rĂ©pondre Ă  l’impossibilitĂ© de dĂ©velopper un systĂšme bastionnĂ© en profondeur il a imaginĂ© les tours Ă  canon qu’il dĂ©veloppera ensuite Ă  Belfort et dans diverses places fortes de mĂȘme configuration, comme Bouillon. Vauban comme c’est la rĂšgle qui a toujours prĂ©sidĂ©e Ă  ses projets, fortifie Entrevaux en s’adaptant au relief et avec une grande Ă©conomie de moyens. «comme ces trois places ( Colmars- les -Alpes, Guillaume et Entrevaux) sont toutes bossillĂ©es et Ă©galement commandĂ©es de prĂšs ou de loin par des hauteurs qui les environnent, il n’y a qu’une mĂ©thode de fortification Ă  y observer, qui est celle des tours bastionnĂ©es et des murailles couvertes, un peu fortes, percĂ©es d’embrasures et de crĂ©neaux, sans quoi il n’y aurait pas moyen de pouvoir demeurer aux dĂ©fenses ». Ces tours bastionnĂ©es pourront servir de cave, de grenier , de magasin Ă  poudre, de caserne, d’hĂŽpital, de retranchement etc ., Vauban poursuit : «il n’y a a pas une seule tour bastionnĂ©e bien faite dans laquelle on ne puisse trouver toutes ces propriĂ©tĂ©s là
dans leurs trois Ă©tages, il y aura de quoi placer commodĂ©ment 6 piĂšces de canon sur chaque flanc ou leur Ă©quivalent, de sorte que dans un mĂȘme bĂątiment on trouvera tout ce qui peut convenir Ă  une fortification parfaite, ajoutant Ă  cela les fossĂ©s et les escarpements du roc, partout oĂč il y a lieu d’e n pouvoir faire et il est certain qu’on parviendra Ă  faire de trĂšs bonnes places et bien sĂ»res oĂč il n’y avait presque pas d’apparence de pouvoir placer une redoute. » Vauban ajoute plus loin ce qui synthĂ©tise sa pensĂ©e face au problĂšme posĂ© par cette frontiĂšre : « par les moyens des chĂąteaux de Guillaume et d’Entrevaux, quoique de trĂšs petite capacitĂ©, on n’aura besoin que d’une trĂšs petite garnison dans ces places quand il ne s’agira que de leur garde ordinaire et hors les chĂąteaux oĂč il faut des troupes rĂ©glĂ©es qui ne soient pas du pays. Je voudrais autant que faire se pourrait, avoir dans ces villes quelques compagnies franches, composĂ©es de gens du dit pays qui en savent bien les chemins, et sont plus propres Ă  guerroyer dans les pays de montagne que ceux qui n’y sont pas accoutumĂ©s : quant aux chĂąteaux, deux compagnies ou trois dans chacun suffiront Ă  les garder et dĂ©fendre » . Vauban la dĂ©couvre en 1700 et en fait la description suivante : « Il y a 197 maisons Ă  Entrevaux et 76 qui lui tiennent lieu de faubourg ce qui fait 273 dans lesquelles il y a environ 1650 personnes de tous Ăąges et de tous sexes
.elle n’en est pas moins mal bĂątie, le roc paroit encore tout brut dans la plupart des rues6 dans les hameaux en dĂ©pendant
 » On construit une nouvelle cathĂ©drale au dĂ©but u XVIIĂšme siĂšcle ; Elle sera achevĂ©e en 1630 son clocher n’étant terminĂ© qu’en 1667.La cathĂ©drale est intĂ©grĂ©e au rempart pour sa propre dĂ©fense et celle de la ville. En 1662 on construit un ouvrage Ă  Corne pour la dĂ©fense de la porte de Savoie. De cette Ă©poque on voit la construction d’une premiĂšre tour Ă  canons. On prĂ©conise de doter la cathĂ©drale d’une plateforme Ă  canons, quant Ă  la cathĂ©drale elle-mĂȘme elle apparait destinĂ©e Ă  servir d’hĂŽpital pour 96 hommes en cas de siĂšge. Pour l’enceinte de la ville le projet de Vauban consiste Ă  doubler l’alignement des maisons existantes en construisant une courtine marquant le chemin de ronde. L’assise de cette nouvelle enceinte s’appuie sur le rocher et sur des arcs de dĂ©charge lorsque nĂ©cessaire. Les embrasures et meurtriĂšres sont rĂ©servĂ©es au fusil. Vauban fera renforcer la porte de Savoie, et la porte de France qui se trouve en deçà du pont rebĂąti en 1657 sur le Var. Deux tours rondes achevĂ©es en 1690 dĂ©fendent la porte de France. Elles encadrent un pont-levis Ă  flĂšche avec un systĂšme de contrepoids. Il Ă©tait couplĂ© avec une herse aujourd’hui disparue. De l’autre cĂŽtĂ© du pont l’entrĂ©e est protĂ©gĂ©e par une tour carrĂ©e formant barbacane, Ă  mĂąchicoulis et archĂšres. Vauban Ă©labore un projet ambitieux pour cette tĂȘte de pont avec construction d’un monumental ouvrage Ă  corne. Ce projet couteux ne sera jamais rĂ©alisĂ©. Les tours bastionnĂ©es seront finalement rĂ©alisĂ©es par l’ingĂ©nieur Richerand. Ce sont des tours pentagonales Ă  deux niveaux de feu. Le premier Ă©tage est voĂ»tĂ© Ă  l’épreuve des boulets. Il est Ă©quipĂ© d’un puits et de trous de ventilation pour Ă©vacuer les fumĂ©es dĂ©gagĂ©es par les tirs. La couverture comme dans les tours de Besançon et de Belfort devait ĂȘtre dĂ©montĂ©e en temps de guerre. TrĂšs exposĂ©es aux crues violentes du Var Vauban fait construire des bermes au pied des deux tours ancrĂ©es par des pilotis Ă  pointes ferrĂ©es enfoncĂ©es dans les graviers du Var. Des poutres sont assemblĂ©es pour former un quadrillage charpentĂ©. Cette structure est remplie de graviers et surmontĂ©e de blocs de pierres afin de former une digue capable de rĂ©sister aux assauts du Var. La citadelle. A l’origine il y a au sommet les vestiges d’un chĂąteau probablement bĂąti au moyen Age. De ce qu’il en reste, Vauban a une piĂštre opinion lorsqu’il le dĂ©couvre : « il est trĂšs mal bĂąti, trĂšs imparfait et si petit qu’il ne peut pas contenir le tiers de couverts nĂ©cessaires Ă  la garnison et d’ailleurs sans autre dĂ©fense que celle de la situation qui est presque inaccessible du cĂŽtĂ© de la ville mais trĂšs accessible par le dehors ». Vauban va renforcer l’ancien chĂąteau, notamment les murailles et faire approfondir de 4 Ă  5 mĂštres le fossĂ© qui le sĂ©pare de la muraille qui le domine. On fait un pont levis Ă  flĂšche prolongĂ© par un pont dormant et la poterne est renforcĂ©e par un mĂąchicoulis. A l’intĂ©rieur de l’ancien chĂąteau on rase tout et on fait construire des casernes. On trouve aussi dans la citadelle une boulangerie construite en 1746. Vauban fait refaire le chemin qui mĂšne de la ville Ă  la citadelle. Il fait diminuer la pente du chemin, fait construire de dĂ©rivations pour les eaux de ruissellement afin que le chemin ne soit pas emportĂ© lors des grandes pluies. Un magasin Ă  poudre est construit entourĂ© d’un mur prĂšs de la porte de Guillaume et au pied du chemin d’accĂšs Ă  la citadelle. Enfin ce chemin d’accĂšs est protĂ©gĂ© par deux petits forts les forts Langrune et Pandol encore visibles aujourd’hui. Au total la garnison se compose de 104 hommes valides au dĂ©but du XVIIIĂšme siĂšcle. A cela s’ajoute environ 200 hommes de la milice municipale. La vallĂ©e de l’Ubaye appartenant Ă  M. de Savoie, Vauban en fermera les dĂ©bouchĂ©s en crĂ©ant de petites places fortes Ă  Guillaume au dĂ©bouchĂ© du col de la Cayolle, Ă  Colmars au dĂ©bouchĂ© du col d’Allos, et Ă  Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les dĂ©filĂ©s du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux. Louis XIV dĂ©cide de renforcer et moderniser les forteresses de la frontiĂšre alpine (Briançon, Embrun, Seyne, Colmars, Entrevaux). Bien que Vauban ne visite pas la ville, il signe les plans de Niquet Ă  Saint-Paul-de-Vence en 1692. Les travaux, commencĂ©s en fĂ©vrier de la mĂȘme annĂ©e, ne sont pas rĂ©alisĂ©s en entier, mais la ville comme la citadelle sont renforcĂ©es : le chemin fortifiĂ© date de cette Ă©poque. Les portes d’Italie et de France sont Ă©galement renforcĂ©es. La citadelle, perchĂ©e sur son piton rocheux, tĂ©moigne encore des efforts pour prĂ©venir les tentatives d’invasion. Le ministĂšre de la Guerre laisse le soin de l’indemnisation des expropriations Ă  la communautĂ©, qui n’en peut mais, en 1705, cette indemnisation n’a pas commencĂ©, il faudra attendre 1705 pour que ce conflit soit rĂ©glĂ©. Jusqu’au XIXe siĂšcle, Entrevaux n’est reliĂ© au reste du monde que par un chemin muletier, allant de Nice Ă  Barcelonnette par Puget-ThĂ©niers. Une route est construite depuis Digne par Annot et le col de Toutes Aures, changeant l’itinĂ©raire traditionnel. Et la route impĂ©riale relie Entrevaux Ă  Nice en 1873, mettant fin Ă  des siĂšcles d’isolement relatif. Le rattachement de Nice (1860) Ă©loigne la frontiĂšre. Cependant, la forteresse est utilisĂ©e jusqu’au dĂ©but du XXe siĂšcle, et sert de prison pour les officiers allemands durant la PremiĂšre Guerre mondiale. Le chemin de fer est inaugurĂ© en 1907 : Entrevaux est alors reliĂ© Ă  Nice, et est presque un terminus, puisqu’il n’y a ensuite que l’arrĂȘt de Pont de Gueydan. La ligne de Nice Ă  Digne est ensuite prolongĂ©e jusqu’à Annot en 1908 puis achevĂ©e et inaugurĂ©e du 5 au 7 aoĂ»t 1911 en prĂ©sence de Victor Augagneur, ministre des Travaux publics., perchĂ©e sur son piton rocheux, tĂ©moigne encore des efforts pour prĂ©venir les tentatives d’invasion. Le ministĂšre de la Guerre laisse le soin de l’indemnisation des expropriations Ă  la communautĂ©, qui n’en peut mais, en 1705, cette indemnisation n’a pas commencĂ©, il faudra attendre 1705 pour que ce conflit soit rĂ©glĂ©. Jusqu’au XIXe siĂšcle, Entrevaux n’est reliĂ© au reste du monde que par un chENTREVAUX (06) : Par deux fois d’ailleurs, Entrevaux sera victime de traitrises. En 1536 Charles Quint envahit la Provence. Le seigneur du lieu Jacques de Glandevez lui livre la ville qui est en partie incendiĂ©e et sa population civile en partie dĂ©cimĂ©e. Elle se libĂšre en 1542 en tuant le gouverneur espagnol. En 1594 durant les guerres de religion un lieutenant tente de la livrer au gouverneur de Nice, mais le commandant de la place de Colmars- les- Alpes parvient Ă  reprendre la place et le chĂąteau avant qu’une garnison nombreuse rende la chose impossible. Pour sa fidĂ©litĂ© au Roi de France, Entrevaux devient ville royale et est exemptĂ©e de taxes et autres impĂŽts ce qui facilitera grandement dans ce pays pauvre, l’implantation d’activitĂ©s bĂ©nĂ©fiques Ă  son Ă©conomie. Vauban va fortifier Entrevaux comme d’autres places de Provence Ă  la suite du changement d’alliance du Duc de Savoie, Victor AmĂ©dĂ©e qui en 1690 assiĂšge Colmars- les -Alpes et en 1692 franchit les cols de Larche et de Vars et ravage le Gapençais. DĂšs septembre 1692 Vauban est envoyĂ© sur la frontiĂšre avec le duchĂ© de Savoie. Le mauvais temps qui lui cause un ENTREVAUX (06) : Par deux fois d’ailleurs, Entrevaux sera victime de traitrises. En 1536 Charles Quint envahit la Provence. Le seigneur du lieu Jacques de Glandevez lui livre la ville qui est en partie incendiĂ©e et sa population civile en partie dĂ©cimĂ©e. Elle se libĂšre en 1542 en tuant le gouverneur espagnol. En 1594 durant les guerres de religion un lieutenant tente de la livrer au gouverneur de Nice, mais le commandant de la place de Colmars- les- Alpes parvient Ă  reprendre la place et le chĂąteau avant qu’une garnison nombreuse rende la chose impossible. Pour sa fidĂ©litĂ© au Roi de France, Entrevaux devient ville royale et est exemptĂ©e de taxes et autres impĂŽts ce qui facilitera grandement dans ce pays pauvre, l’implantation d’activitĂ©s bĂ©nĂ©fiques Ă  son Ă©conomie. Vauban va fortifier Entrevaux comme d’autres places de Provence Ă  la suite du changement d’alliance du Duc de Savoie, Victor AmĂ©dĂ©e qui en 1690 assiĂšge Colmars- les -Alpes et en 1692 franchit les cols de Larche et de Vars et ravage le Gapençais. DĂšs septembre 1692 Vauban est envoyĂ© sur la frontiĂšre avec le duchĂ© de Savoie. Le mauvais temps qui lui cause un de ces mauvais rhume dont il souffrira toute sa vie empĂȘche Vauban de se rende Ă  Entrevaux. Il ne visitera la citĂ© que lors de sa deuxiĂšme inspection des frontiĂšres de Savoie par « des chemins que le diable Ă  fait
 ».Mais cela ne l’empĂȘche pas de donner ses instruction Ă  son ingĂ©nieur en chef Niquet et aprĂšs l’avoir corrigĂ© Ă  adresser au Roi un premier projet qu’il commente dans une lettre du 16 fĂ©vrier 1693. La particularitĂ© du site d’Entrevaux toute proportions gardĂ©es, Vauban la connait bien. C’est en effet aussi dans une ville ceinturĂ©e par une riviĂšre, Besançon, que pour rĂ©pondre Ă  l’impossibilitĂ© de dĂ©velopper un systĂšme bastionnĂ© en profondeur il a imaginĂ© les tours Ă  canon qu’il dĂ©veloppera ensuite Ă  Belfort et dans diverses places fortes de mĂȘme configuration, comme Bouillon. Vauban comme c’est la rĂšgle qui a toujours prĂ©sidĂ©e Ă  ses projets, fortifie Entrevaux en s’adaptant au relief et avec une grande Ă©conomie de moyens. «comme ces trois places ( Colmars- les -Alpes, Guillaume et Entrevaux) sont toutes bossillĂ©es et Ă©galement commandĂ©es de prĂšs ou de loin par des hauteurs qui les environnent, il n’y a qu’une mĂ©thode de fortification Ă  y observer, qui est celle des tours bastionnĂ©es et des murailles couvertes, un peu fortes, percĂ©es d’embrasures et de crĂ©neaux, sans quoi il n’y aurait pas moyen de pouvoir demeurer aux dĂ©fenses ». Ces tours bastionnĂ©es pourront servir de cave, de grenier , de magasin Ă  poudre, de caserne, d’hĂŽpital, de retranchement etc ., Vauban poursuit : «il n’y a a pas une seule tour bastionnĂ©e bien faite dans laquelle on ne puisse trouver toutes ces propriĂ©tĂ©s là
dans leurs trois Ă©tages, il y aura de quoi placer commodĂ©ment 6 piĂšces de canon sur chaque flanc ou leur Ă©quivalent, de sorte que dans un mĂȘme bĂątiment on trouvera tout ce qui peut convenir Ă  une fortification parfaite, ajoutant Ă  cela les fossĂ©s et les escarpements du roc, partout oĂč il y a lieu d’e n pouvoir faire et il est certain qu’on parviendra Ă  faire de trĂšs bonnes places et bien sĂ»res oĂč il n’y avait presque pas d’apparence de pouvoir placer une redoute. » Vauban ajoute plus loin ce qui synthĂ©tise sa pensĂ©e face au problĂšme posĂ© par cette frontiĂšre : « par les moyens des chĂąteaux de Guillaume et d’Entrevaux, quoique de trĂšs petite capacitĂ©, on n’aura besoin que d’une trĂšs petite garnison dans ces places quand il ne s’agira que de leur garde ordinaire et hors les chĂąteaux oĂč il faut des troupes rĂ©glĂ©es qui ne soient pas du pays. Je voudrais autant que faire se pourrait, avoir dans ces villes quelques compagnies franches, composĂ©es de gens du dit pays qui en savent bien les chemins, et sont plus propres Ă  guerroyer dans les pays de montagne que ceux qui n’y sont pas accoutumĂ©s : quant aux chĂąteaux, deux compagnies ou trois dans chacun suffiront Ă  les garder et dĂ©fendre » . Vauban la dĂ©couvre en 1700 et en fait la description suivante : « Il y a 197 maisons Ă  Entrevaux et 76 qui lui tiennent lieu de faubourg ce qui fait 273 dans lesquelles il y a environ 1650 personnes de tous Ăąges et de tous sexes
.elle n’en est pas moins mal bĂątie, le roc paroit encore tout brut dans la plupart des rues6 dans les hameaux en dĂ©pendant
 » On construit une nouvelle cathĂ©drale au dĂ©but u XVIIĂšme siĂšcle ; Elle sera achevĂ©e en 1630 son clocher n’étant terminĂ© qu’en 1667.La cathĂ©drale est intĂ©grĂ©e au rempart pour sa propre dĂ©fense et celle de la ville. En 1662 on construit un ouvrage Ă  Corne pour la dĂ©fense de la porte de Savoie. De cette Ă©poque on voit la construction d’une premiĂšre tour Ă  canons. On prĂ©conise de doter la cathĂ©drale d’une plateforme Ă  canons, quant Ă  la cathĂ©drale elle-mĂȘme elle apparait destinĂ©e Ă  servir d’hĂŽpital pour 96 hommes en cas de siĂšge. Pour l’enceinte de la ville le projet de Vauban consiste Ă  doubler l’alignement des maisons existantes en construisant une courtine marquant le chemin de ronde. L’assise de cette nouvelle enceinte s’appuie sur le rocher et sur des arcs de dĂ©charge lorsque nĂ©cessaire. Les embrasures et meurtriĂšres sont rĂ©servĂ©es au fusil. Vauban fera renforcer la porte de Savoie, et la porte de France qui se trouve en deçà du pont rebĂąti en 1657 sur le Var. Deux tours rondes achevĂ©es en 1690 dĂ©fendent la porte de France. Elles encadrent un pont-levis Ă  flĂšche avec un systĂšme de contrepoids. Il Ă©tait couplĂ© avec une herse aujourd’hui disparue. De l’autre cĂŽtĂ© du pont l’entrĂ©e est protĂ©gĂ©e par une tour carrĂ©e formant barbacane, Ă  mĂąchicoulis et archĂšres. Vauban Ă©labore un projet ambitieux pour cette tĂȘte de pont avec construction d’un monumental ouvrage Ă  corne. Ce projet couteux ne sera jamais rĂ©alisĂ©. Les tours bastionnĂ©es seront finalement rĂ©alisĂ©es par l’ingĂ©nieur Richerand. Ce sont des tours pentagonales Ă  deux niveaux de feu. Le premier Ă©tage est voĂ»tĂ© Ă  l’épreuve des boulets. Il est Ă©quipĂ© d’un puits et de trous de ventilation pour Ă©vacuer les fumĂ©es dĂ©gagĂ©es par les tirs. La couverture comme dans les tours de Besançon et de Belfort devait ĂȘtre dĂ©montĂ©e en temps de guerre. TrĂšs exposĂ©es aux crues violentes du Var Vauban fait construire des bermes au pied des deux tours ancrĂ©es par des pilotis Ă  pointes ferrĂ©es enfoncĂ©es dans les graviers du Var. Des poutres sont assemblĂ©es pour former un quadrillage charpentĂ©. Cette structure est remplie de graviers et surmontĂ©e de blocs de pierres afin de former une digue capable de rĂ©sister aux assauts du Var. La citadelle. A l’origine il y a au sommet les vestiges d’un chĂąteau probablement bĂąti au moyen Age. De ce qu’il en reste, Vauban a une piĂštre opinion lorsqu’il le dĂ©couvre : « il est trĂšs mal bĂąti, trĂšs imparfait et si petit qu’il ne peut pas contenir le tiers de couverts nĂ©cessaires Ă  la garnison et d’ailleurs sans autre dĂ©fense que celle de la situation qui est presque inaccessible du cĂŽtĂ© de la ville mais trĂšs accessible par le dehors ». Vauban va renforcer l’ancien chĂąteau, notamment les murailles et faire approfondir de 4 Ă  5 mĂštres le fossĂ© qui le sĂ©pare de la muraille qui le domine. On fait un pont levis Ă  flĂšche prolongĂ© par un pont dormant et la poterne est renforcĂ©e par un mĂąchicoulis. A l’intĂ©rieur de l’ancien chĂąteau on rase tout et on fait construire des casernes. On trouve aussi dans la citadelle une boulangerie construite en 1746. Vauban fait refaire le chemin qui mĂšne de la ville Ă  la citadelle. Il fait diminuer la pente du chemin, fait construire de dĂ©rivations pour les eaux de ruissellement afin que le chemin ne soit pas emportĂ© lors des grandes pluies. Un magasin Ă  poudre est construit entourĂ© d’un mur prĂšs de la porte de Guillaume et au pied du chemin d’accĂšs Ă  la citadelle. Enfin ce chemin d’accĂšs est protĂ©gĂ© par deux petits forts les forts Langrune et Pandol encore visibles aujourd’hui. Au total la garnison se compose de 104 hommes valides au dĂ©but du XVIIIĂšme siĂšcle. A cela s’ajoute environ 200 hommes de la milice municipale. La vallĂ©e de l’Ubaye appartenant Ă  M. de Savoie, Vauban en fermera les dĂ©bouchĂ©s en crĂ©ant de petites places fortes Ă  Guillaume au dĂ©bouchĂ© du col de la Cayolle, Ă  Colmars au dĂ©bouchĂ© du col d’Allos, et Ă  Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les dĂ©filĂ©s du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux. Louis XIV dĂ©cide de renforcer et moderniser les forteresses de la frontiĂšre alpine (Briançon, Embrun, Seyne, Colmars, Entrevaux). Bien que Vauban ne visite pas la ville, il signe les plans de Niquet Ă  Saint-Paul-de-Vence en 1692. Les travaux, commencĂ©s en fĂ©vrier de la mĂȘme annĂ©e, ne sont pas rĂ©alisĂ©s en entier, mais la ville comme la citadelle sont renforcĂ©es : le chemin fortifiĂ© date de cette Ă©poque. Les portes d’Italie et de France sont Ă©galement renforcĂ©es. La citadelle, perchĂ©e sur son piton rocheux, tĂ©moigne encore des efforts pour prĂ©venir les tentatives d’invasion. Le ministĂšre de la Guerre laisse le soin de l’indemnisation des expropriations Ă  la communautĂ©, qui n’en peut mais, en 1705, cette indemnisation n’a pas commencĂ©, il faudra attendre 1705 pour que ce conflit soit rĂ©glĂ©. Jusqu’au XIXe siĂšcle, Entrevaux n’est reliĂ© au reste du monde que par un chemin muletier, allant de Nice Ă  Barcelonnette par Puget-ThĂ©niers. Une route est construite depuis Digne par Annot et le col de Toutes Aures, changeant l’itinĂ©raire traditionnel. Et la route impĂ©riale relie Entrevaux Ă  Nice en 1873, mettant fin Ă  des siĂšcles d’isolement relatif. Le rattachement de Nice (1860) Ă©loigne la frontiĂšre. Cependant, la forteresse est utilisĂ©e jusqu’au dĂ©but du XXe siĂšcle, et sert de prison pour les officiers allemands durant la PremiĂšre Guerre mondiale. Le chemin de fer est inaugurĂ© en 1907 : Entrevaux est alors reliĂ© Ă  Nice, et est presque un terminus, puisqu’il n’y a ensuite que l’arrĂȘt de Pont de Gueydan. La ligne de Nice Ă  Digne est ensuite prolongĂ©e jusqu’à Annot en 1908 puis achevĂ©e et inaugurĂ©e du 5 au 7 aoĂ»t 1911 en prĂ©sence de Victor Augagneur, ministre des Travaux publics.

GUILLAUMES (06) :

Le castrum de Guillelme est mentionnĂ© pour la premiĂšre fois dans un texte de la premiĂšre moitiĂ© du XIIIe siĂšcle. Il figure dans une liste des habitats relevant du comte de Provence, Ă©tablie par  de Provence, Ă©tablie par l’administration comtale entre 1232 et 1234. Le chĂąteau a Ă©tĂ© fondĂ© par le comte de Provence Raymond BĂ©ranger V durant la premiĂšre moitiĂ© du XIIIe siĂšcle, probablement entre 1233 et 1235. L’agglomĂ©ration a Ă©tĂ© fondĂ©e Ă  sa suite vers 1235-1240, en tant que ville neuve et Ă  son emplacement actuel. À la fin du XVe siĂšcle, le comte de Provence RenĂ© Ier d’Anjou, Roi de Naples, ajoute au chĂąteau le donjon circulaire, symbole de son pouvoir. En 1481, du fait du rattachement de la Provence Ă  la France, conformĂ©ment au testament de Charles du Maine, Guillaumes devient enclave française dans les États sardes et dĂšs lors son importance militaire ne fait que se confirmer au fil des siĂšcles. . La vallĂ©e de l’Ubaye appartenant Ă  M. de Savoie, Vauban en fermera les dĂ©bouchĂ©s en crĂ©ant de petites places fortes Ă  Guillaume au dĂ©bouchĂ© du col de la Cayolle, Ă  Colmars au dĂ©bouchĂ© du col d’Allos, et Ă  Saint Vincent qui domine la confluence de l’Ubaye et de la Durance et les dĂ©filĂ©s du Lauzet. Plus en aval, il donne des projets pour Sisteron et sur le Var pour Entrevaux. DĂšs 1700 jusqu’en 1706, Vauban a fait Ă©riger, autour du chĂąteau, remparts et murailles, le MarĂ©chal sĂ©journant par deux fois Ă  Guillaumes pour en Ă©tablir les plans et apporter des corrections aux ouvrages. Une deuxiĂšme forteresse, qui, soixante ans plus tard, sera dĂ©molie par les Français Ă  la suite du TraitĂ© de Turin. Modifiant le tracĂ© de la frontiĂšre, cet accord cĂ©dait Ă  la Maison de Savoie, la ville de Guillaumes et son chĂąteau dĂ©mantelĂ©. En 1734, des ingĂ©nieurs militaires visitent les fortifications du Sud-Est de la France et passent par Guillaumes. Ils jugent la place inattaquable. Ils la dĂ©crivent dans leur rapport : « Les casernes du chĂąteau peuvent contenir 400 soldats et leurs officiers. Tout le bas-Ă©tage est un souterrain voĂ»tĂ© Ă  l’épreuve des bombes. Â»  « Dans l’enceinte de la ville, il y a 75 maisons habitĂ©es par 360 personnes. On compte un curĂ© et deux vicaires, deux mĂ©decins et chirurgiens, trois marchands, cinq cabaretiers, un fournier boulanger, six maĂźtres-cordonniers et huit garçons, quinze tisserands, un charpentier, trois marĂ©chaux-ferrants forgerons 
 Le Magistrat est formĂ© de quatre consuls renouvelĂ©s tous les ans par les habitants. La justice est administrĂ©e par un juge royal et son lieutenant que la communautĂ© nomme tous les ans, un greffier et autres officiers subalternes. Il y a une corporation des Arts et MĂ©tiers, une chapelle ou confrĂ©rie des PĂ©nitents, un puits dans la ville et deux citernes au chĂąteau, un four dans la ville oĂč l’on peut cuire 1500 rations de pain en 24 heures, un moulin dans la ville et huit dans les environs. Â» Du 4 au 8 juillet 1744, les troupes franco-espagnoles qui doivent attaquer Entraunes et Saint-Martin-d’Entraunes stationnent dans la ville. En 1748, aprĂšs le traitĂ© d’Aix-la-Chapelle, Louis XV rĂ©duisit la garnison de Guillaumes Ă  deux compagnies d’invalides, puis Ă  une seule. Les invalides sont des soldats ayant Ă©tĂ© blessĂ©s, devenus moins valides, et affectĂ©s Ă  la dĂ©fense des places. En 1760, la place est dĂ©mantelĂ©e Ă  la suite du traitĂ© du 24 mars 1760 rectifiant les frontiĂšres entre les royaumes de de de Louis XV et de Charles-Emmanuel III, Guillaumes est cĂ©dĂ©e Ă  la maison de Savoie et le chĂąteau est dĂ©mantelĂ© malgrĂ© la rĂ©volte de ses habitants. Les troupes françaises quittĂšrent la ville le 10 octobre et le commissaire sarde prit possession de la ville le 20 octobre. La ligne de tramway est coupĂ©e par des Ă©boulements en octobre 1928. Elle entre alors en dĂ©clin. Le 16 mai 1929, devant les dĂ©penses importantes nĂ©cessaires pour le maintien de la ligne, son exploitation est arrĂȘtĂ©e, Ă  peine six ans aprĂšs son inauguration. La ligne de tramway est dĂ©classĂ©e et son matĂ©riel est utilisĂ© sur la ligne de la TinĂ©e le 2 avril 1932. En 1939, dans le cadre du secteur fortifiĂ© des Alpes-Maritimes (SFAM) de la « Ligne Maginot alpine », est achevĂ©e la construction de la casemate (blockhaus) situĂ©e Ă  deux kilomĂštres en aval du bourg Ă  l’entrĂ©e amont des gorges de Daluis. En juin 1940, les dĂ©fenseurs de cette casemate n’auront pas Ă  utiliser son armement (un canon antichar AC 25 et une mitrailleuse), les envahisseurs italiens n’ayant pas rĂ©ussi Ă  franchir la vallĂ©e de la TinĂ©e oĂč ils ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s, notamment dans le secteur d’Isola. Guillaumes est la premiĂšre commune du dĂ©partement libĂ©rĂ©e par les F.F.I., le 14 juillet 1944.

SAINT PAUL DE VENCE (06) :

Ville d’origine mĂ©diĂ©vale, Saint-Paul-de-Vence reçoit ses premiĂšres fortifications au XIIe siĂšcle sous la forme d’un castrum lorsqu’elle devient une agglomĂ©ration fortifiĂ©e. En 1388, alors que le comtĂ© de Nice passe en territoire savoyard, elle obtient le statut de ville fortifiĂ©e. Redevenue française, la ville subit deux invasions savoyardes en 1524 et 1536 qui conduisent François Ier Ă  moderniser les fortifications. Ainsi, il disposera d’une place forte sur le Var, placĂ©e sur une hauteur et ayant vue sur le fleuve et la mer. Les premiĂšres annĂ©es du chantier se limitent Ă  la consolidation des murailles mĂ©diĂ©vales. Ce n’est qu’au milieu du XVIe siĂšcle que les premiers bastions apparaissent, dotĂ©s d’orillons droits avec des casemates Ă  ciel ouvert Ă  leurs bases, Ă©quipĂ©es d’une embrasure Ă  canon. SituĂ©s sur les flancs nord et sud, les plus exposĂ©s aux attaques, ils protĂšgent les deux portes de la ville et sont complĂ©tĂ©s par des courtines. Les travaux dĂ©butent en 1544. Entre 1590 et 1596, la place est occupĂ©e par les Savoyards qui soutiennent les ligueurs opposĂ©s Ă  Henri IV. Durant cette occupation, un parapet de briques est mis en place. Vauban visite le site en 1692. Il propose une restauration et des amĂ©liorations de l’enceinte, ainsi que la construction d’une seconde forteresse sur le site du village de Broc, situĂ© au nord de Saint-Paul-de-Vence. Au dĂ©but de 1701, Vauban remet Ă  Louis XIV et Ă  Michel LE PELETIER DE sOUZY son projet d’amĂ©lioration des fortifications de Saint-Paul dans lequel il critique l’enceinte de Saint-Paul, « bastie sur un trĂšs mauvais dessin, car il fallut pour l’exĂ©cuter abattre plus de la moitiĂ© des maisons de la ville, et avancer la place sous un commandement dont il faloit se reculer au lieu de s’en approcher… », et formule des rĂ©serves sur l’opportunitĂ© du projet. Antoine Niquet reprit le projet de Vauban et en fit un nouveau projet datĂ© du 11 janvier 1705. Il proposait des amĂ©liorations dans les terrassements internes. Certaines de ces propositions ont Ă©tĂ© mises en Ɠuvre aprĂšs 1706. Des rĂ©parations ont Ă©tĂ© faites aprĂšs le siĂšge des ImpĂ©riaux en juillet 1707. Des modifications ont Ă©tĂ© faites sur les flancs des deux demi-bastions du front sud et Antoine Niquet a ajoutĂ© des crĂ©neaux Ă  l’ancienne tour-porte mĂ©diĂ©vale du front nord. Paul-François de LauziĂšres d’Astier, directeur des fortifications, rĂ©dige deux avais, en avril et juin 1717 sur les rĂ©parations indispensables pour conserver Saint-Paul comme place de guerre. Depuis 1707, le maire Ă©tait aussi la charge de gouverneur de la place et il avait fait des rĂ©parations Ă©conomiques. Le directeur des fortifications s’enquiert en 1717 et 1724 de la stabilitĂ© des revĂȘtements de la courtine ouest. Les consuls de la ville s’en inquiĂšte Ă  nouveau en 1746. L’ingĂ©nieur du gĂ©nie, LĂ©gier du Plan, propose une rĂ©paration Ă©conomique qui a permis de retarder l’effondrement de la courtine ouest jusqu’en 1805. La place est considĂ©rĂ©e de peu d’intĂ©rĂȘt pour la dĂ©fense de la frontiĂšre en 1746. Elle n’est plus considĂ©rĂ©e que comme un refuge de la population environnante en cas de guerre. La place est officiellement dĂ©classĂ©e sous le Premier Empire. En 1829, des projets de rĂ©habilitations sont proposĂ©s pour la dĂ©fense de la frontiĂšre du Var. Le remontage de la brĂšche de la courtine ouest et la rĂ©paration de la courtine du front est, sont proposĂ©s en 1832. Ces travaux sont approuvĂ©s en novembre 1836 et rĂ©alisĂ©s en 1837. AprĂšs l’annexion du contĂ© de   Nice l en 1860, la place de Saint-Paul perd son intĂ©rĂȘt militaire. Elle est dĂ©classĂ©e officiellement en 1870/ PropriĂ©tĂ© de la ville depuis 1872, l’ensemble des fortifications a Ă©tĂ© conservĂ© intĂ©gralement jusqu’en 1910. Des rampes sont amĂ©nagĂ©es dans le bastion du Roi au nord-est pour amĂ©liorer l’accĂšs Ă  la ville. En 1985, une nouvelle percĂ©e a Ă©tĂ© effectuĂ©e dans le flanc du bastion sud-ouest avec le mĂȘme objectif. La porte de Vence est l’un des rares vestiges de l’enceinte mĂ©diĂ©vale. L’ensemble des fortifications a Ă©tĂ© classĂ© au titre des Monuments historiques en 1945.

 

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