FRONTIERES DU NORD ET DE L’EST : BELGIQUE REGION FLAMANDE
ANVERS :
En 970, une fois l’ordre othonien imposé, Anvers n’est encore qu’un poste frontière de l’Empire germanique, on y construit des fortifications en bois, remplacées plus tard au XIIe siècle par un château fort en pierre (le Steen). L’extension de la ville se poursuit d’abord vers le sud. En 1585, la ville tomba aux mains de Philippe II à l’issue d’un siège de treize mois, la ville étant défendue par Philippe de Marnix de Sainte-Aldegonde. En conséquence, les Provinces-Unies du nord fermèrent l’accès à l’Escaut dans le but de priver les Espagnols des avantages de leur victoire, ce qui naturellement eut des conséquences catastrophiques sur l’économie de la ville. Abandonnée par les protestants, que Philippe II visait plus particulièrement et qui constituaient une très large part de l’élite commerciale et intellectuelle de la ville, Anvers vit sa population se réduire de moitié en moins de 20 ans.Vauban estime que la Ville n’est pas adaptée aux exigences modernes de la fortification puisqu’elle ne se concentre que sur la rive droite de l’Escaut. Un autre défaut est le manque d’ouvrages extérieurs nécéssaires pour protéger la Citadelle et l’ancienne enceinte urbaine dont les bastions sont jugés trop petits. Il établit des projets sur les nouvelles fortifications d’Anvers en 1702 avec un renforcement des défenses de la Citadelle et la construction d’un nouveau Fort Royal sur la rive gauche de l’Escaut de 234 x 272 m, les flancs de ce fort étant protégé par deux lunettes. Il se propose d’ajouter de nouveaux ouvrages avancés entre la Porte Impériale et la Porte Rouge, de nouveaux ouvrages à corne, des demis lunes, contre gardes et ravelins. Il se propose de fortifier le flanc sud de la citadelle par un ouvrage à corne. Il n’obtiendra pas les crédits nécessaires pour engager les travaux. Ce projet est intéressant puisque durant l’annexion des Pays Bas à la France à partir de 1796, ils seront repris maintes fois par les ingénieurs du Génie et seront à l’origine d’une reprise totale des fortifications de la Ville entre 1850 et 62. Les services du Génie produiront un nouveau projet plus ambitieux en 1813 avec la création de la ville de Marie Louise sur la rive gauche. Lors du soulèvement en 1787-1789 et les Autrichiens furent battus. L’État indépendant des États belgiques unis fut proclamé à Bruxelles et Anvers y participa. Mais le retour en force des Autrichiens en 1790 et l’attaque des armées républicaines de la Révolution française mit fin à cette brève indépendance en 1792. Anvers fut occupée une première fois par les armées de la Révolution le 30 septembre 1792. L’Escaut fut rouvert (1795), et l’ébauche d’un port moderne vit le jour : Napoléon demanda à Charles-François Beautemps-Beaupré d’établir ce qui sera la première carte des bouches de l’Escaut, et fit réaliser deux bassins achevés en 1811 (le Petit Bassin et le Grand Bassin – rebaptisés bassin Bonaparte et bassin Guillaume en 1903, ils abritent maintenant le Museum aan de Stroom ou musée sur le cours d’eau) ; toutefois, l’embargo anglais ainsi que les guerres napoléoniennes empêchèrent toute évolution, et la ville subit de nombreux pillages et destructions. Après la défaite de Napoléon à Waterloo (1815) a lieu une brève réunification avec les Pays-Bas septentrionaux et une période de développement, qui s’achèvera avec la Révolution belge (1830) et une nouvelle fermeture de l’Escaut. Il faudra attendre 1863 pour que la navigation soit définitivement libre après le rachat forfaitaire du droit de navigation par le ministre Charles Rogier.
AUDENARDE – OUDENAARDE :
La Ville reçoit la visite de l’empereur Charles Quint, qui y fit un enfant à une fille de tisserand, Johanna van der Gheynst, donnant naissance à la future Marguerite de Parme, princesse des Pays-Bas espagnols, demi-sœur de Philippe II. Pendant le cours du 17e siècle, elle a été plusieurs fois prise et reprise. Les fortifications n’en sont pas bien considérables ; mais elle peut être inondée de manière que les eaux en défendent les approches. Les Français convoitaient Audenarde et s’en emparèrent en 1658 par Gaston d’Orléans (avec Vauban). En 1658, il conduisit en chef les attaques des sièges de Gravelines, d’Ypres et d’Oudenarde. M. le cardinal Mazarin, qui n’accordait pas les gratifications sans sujet, lui en donna une assez honnête, et l’accompagna de louanges, qui, selon le caractère de M. de Vauban, le payèrent beaucoup mieux. La Ville fut rendue à la Paix des Pyrenées. En 1667, Louis XIV la retint en vertu du traité d’Aix la Chapelle. Le premier soin de Vauban, aidé par l’ingénieur Launois, est d’organiser l’inondation défensive qui couvre tout le front méridional de la ville; dix écluses peuvent remplir d’eau tous les fossés: «cette place est extrêmement jalousée et sujette aux entreprises, quand les eaux sont basses, et spécialement quand il y fait de grandes gelées; qu’il y faut de grands soins» et « dès le mois de mars, on doit former l’inondation, sinon en tout, du moins à demi ». Suit la régularisation du front sud-est, doté de grands bastions à flancs droits, et l’enceinte est munie d’un double chemin-couvert entrelardé de lunettes et de redoutes détachées. Les bastions sont creux et principalement en terre gazonnée ; certains intègrent une porte dans le flanc ou une tour de l’enceinte médiévale . La ville est défendue victorieusement par Vauban en 1674. En 1674, le Prince d’Orange voulut l’assiéger ; mais le Prince de Condé ayant gagné sur lui la bataille de Senef, il fut obligé de lever le siège. Elle fut restituée, au Roi d’Espagne par le Traité de Nimègue, en 1678. En 1684, elle fut bombardée et très endommagée par 1e Maréchal d’Humières ; mais il ne put la prendre ; les dedans en ont été depuis très bien rétablis. En 1708, le Prince, Eugène et le Duc de Marlborough gagnèrent près d’Oudenaarde une bataille contre les Français, commandés par le Duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XlV, et le Duc de Vendôme. Elle se rendit encore aux armes de Louis XV en 1745, et elle a été rendue par la paix d’Aix-la-Chapelle en 1748. La fontaine devant l’Hôtel de ville est un vestige de l’occupation française (1667-1708) ; celle-ci avait été construite en hommage à Louis XIV, et pour permettre aux soldats d’abreuver les chevaux. Revenue aux Pays Bas, la ville subie en 1745 un autre siège français.
BOESINGE :
Sur le canal de l’Yser. Vauban édifiera un pont permettant le contrôle de la route et de la voie d’eau. projets de fortifications de construction bastionnée par Vauban en 1695 (8 août) et en 1699 (25 juin), réalisés au moins partiellement (fort Saint-François). Il ne reste pas de traces significative de ces ouvrages.
BRUGES :
projet Vauban de fortification bastionnée en 1702 (4 novembre), non réalisé faute de crédits.
COURTRAI :
Au cours du IXe siècle, Baudouin II le Chauve, comte de Flandre, fortifia l’endroit contre les Normands. La liaison qui existait à l’origine entre la ville et Tournai fut rompue en 1071 et Courtrai devint capitale d’une châtellenie. En avril 1190, Philippe d’Alsace confirma les privilèges de la ville à laquelle il accorda le droit de s’administrer elle-même, si bien que les serfs purent s’établir dans la ville en tant que citoyens libres (poorters). Au cours du XIIIe siècle, Ferrand du Portugal se heurta aux villes de Flandre quand le roi de France Philippe Auguste voulut le faire comte de Flandre. Ferrand se retrancha dans Courtrai et la ville fut pillée par les troupes de Gavere et d’Audenarde. Les deux parties se réconcilièrent, mais Philippe Auguste n’accepta pas l’accord. Son fils Louis (le futur Louis VIII) envahit Courtrai à partir de Lille et laissa la ville en ruines. Les comtes de Flandre la firent reconstruire. Les conflits entre le roi de France et la Flandre firent stagner l’économie de la ville. À l’occasion de la bataille des éperons d’or le 11 juillet 1302, elle fut occupée par les troupes françaises qui bâtirent au-dessus d’elle, pour la surveiller, une citadelle dont les restes sont encore visibles. Le 11 juillet 1302, l’armée de Philippe le Bel rencontre les milices communales de Flandre aux abords de la forteresse de Courtrai. Cette bataille survient quelques semaines après les matines de Bruges, une journée qui vit le massacre de la garnison française de la ville. Les combattants flamands massacrent les chevaliers à terre. Les troupes victorieuses ramènent comme trophées les éperons d’or de tous les chevaliers tombés dans la bataille. Ces trophées orneront l’église Notre-Dame de Courtrai. La ville est à nouveau assiégée en 1683 par Vauban et le Maréchal d’Humières devant le Roi. Vauban produit un projet de modernisation des fortifications le 18 novembre 1693. Il ne reste pas de traces de ces ouvrages dont on ne sait précisément s’ils ont été réalisés ou non. Courtrai est prise par l’armée française de Luckner le 18 juin 1792. Elle est défendue contre le retour offensif des Autrichiens par le général Jarry, qui incendie une partie des faubourgs le 29 juin, avant d’évacuer la ville le 30 juin. Le 11 mai 1794, une nouvelle bataille de Courtrai a lieu. Le 31 mars 1814 une troisième bataille de Courtrai est remportée par le général Maison sur l’armée saxonne. Après la Révolution française, l’industrie, dans le textile (le lin), et l’économie de la ville fleurissaient de nouveau.
DAMME :
les habitants de Bruges avaient un barrage construit à la fin de la partie navigable du Zwin et creusé un canal à partir du barrage pour permettre la livraison à la ville. La zone à proximité de ce barrage va former Damme qui devient rapidement le port de Bruges. En 1262, un canal appelé le Lieve fut creusé de Gand à Damme et murs ont été construits autour de la ville en 1297. L’ensablement de la Zwin fait périciliter Damme qui ne peut plus assurer son rôle. En 1604, la ville est au milieu de la ligne de front de la guerre de 80 ans.Guillaume Flamen, ingénieur militaire qui a servi sous les Espagnols est chargé de fortifier la place. Il choisit une fortification bastionnée en heptagone régulier avec cinq entrées de ville, deux pour les routes avec des loges en maçonneries et trois pour les canaux, le canal principal entre Bruges et l’écluse passant au milieu de la forteresse. Les travaux débutent en 1618 et s’achèvent deux ans plus tard. En 1701, les français occupent la région. Vauban élabore avec son collaborateur Antoine-François Lemercier de Clermont de Senneton la construction d’un ouvrage à cornes en 1701 (relevé du 27 novembre 1702), Vauban préconise de renforcer le rempart urbain fait de terre gazonnée. Il fait également construire le campr retranché de Coolkerke, le fort de Bavière (pour le Roi de Bavière Maximilien Emmanuel, allié de la France). Il s’agit d’un fort bastionné en terre qui sera par la suite occupé par l’Armée Autrichienne qui l’abandonnera en 1748.
FURNES :
Furnes fut le théâtre d’une bataille dans la lutte incessante entre les villes flamandes et le roi de France. La plupart des bâtiments de la ville datent du règne prospère des archiducs Albert et Isabelle autour des années 1600.La prise de possession de la ville par Louis XIV apporte de nouvelles fortifications, dues à Vauban, dont il reste quelques vestiges. L’ingénieur a beaucoup travaillé sur le site incorporée à la première ligne du Pré carré, elle prend de l’importance pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg. Il établira 4 projets connaissant quelques retouches en 1693 (les 13 et 30 mai), en 1695 les 14 et 23 janvier et en 1699 les 28 juin et en juillet. Jusqu’en 1700, Vauban il propose de remplacer la vieille enceinte médiévale et ses quelques demi-lunes irrégulières par un octogone bastionné dans un ovale quasi parfait. Au sud et à l’est, les grands bastions à flancs droits s’érigent à l’extérieur de la ville ancienne, agrandissant l’espace urbain sans toutefois donner naissance à un nouveau quartier. Les fossés en eau accueillent des tenailles simples devant les courtines, des demi-lunes dont, au nord, une à réduit, et un ouvrage à cornes protégeant le débouché du canal qui va à la mer. Après l’intervention de Vauban. L’octogone irrégulier a agrandi la ville qui n’en profitera pas pour étendre sa trame bâtie. Il construisit d’épaisses fortifications autour de la ville. Ces fortifications servirent à Furnes pour devenir une des places fortes de laBarrière. La Barrière est un traité particulier signé entre la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies le 29 janvier 1713, quelques mois avant le traité d’Utrecht, par lequel Louis XIV accordait aux Provinces-Unies, comme barrière, les villes de Tournai, Ypres, Menin, Furnes, Warneton, Comines et le Fort de la Knocque. Ce traité de 1713 annule le premier traité de la barrière de 1709 entre les deux mêmes États. Un troisième trité de la Barrière sera signé en 1715 entre l’Autriche, la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies. Ce dernier sera même revu en 1718 à la demande de l’Autriche
GAND :
is.Les Vikings ont occupé et détruit Gand et sa région en 851-852 et 879-883. Vers l’an 940, Le comte Baudouin Ier de Flandre (IXe siècle) aurait fait construire les premières fortifications à cet endroit pour se défendre de l’invasion des vikings. Le comte Arnoul Ier de Flandre (Xe siècle) a ensuite fait renforcer la construction pour en faire réellement un château. Ce château était en majorité composé de bois.. Il en confie la garde à des châtelains héréditaires issus de Wenemar, avoué de l’abbaye Saint-Pierre de Gand vers 900. Après leur départ à la fin du IXe siècle, le château des comtes de Flandre fut érigé. Le quartier autour de ce château devint vite un nouveau noyau de la ville grandissante. Le château actuel fut construit en 1180 par le comte Philippe d’Alsace. Il fut inspiré des châteaux que le comte rencontra durant la deuxième croisade. Un grand donjon en pierre de 3 étages (33 mètres de haut) fut érigé au centre de l’emplacement de l’ancien château. Du XIe au XIIIe siècle, Gand était la deuxième ville d’Europe (hors la péninsule italienne) après Paris (avec 100 000 habitants) par sa population (jusqu’à 65 000 habitants), devant Londres, Cologne et Moscou. La fin du XVIe et le début du XVIIe siècle se traduisirent par des bouleversements liés à la guerre de Quatre-Vingts Ans. Face à la menace des troupes espagnoles, des états généraux des Dix-Sept Provinces se tiennent à Gand en 1576. Vauban tient le siège devant le Roi en 1678, la ville se rendant en six jours. La prise de Gand eut lieu la dernière année de la guerre, en 1678, et contribua sans doute à la signature de la paix : c’est ce que symbolisent le décor de la Galerie des Glaces de Versailles sur la prise de Gand, les éclairs qui partent du foudre tenu par le roi et aboutissent non seulement dans la composition qui prolonge celle-ci (Mesures des Espagnols rompues par la prise de Gand), mais aussi dans la peinture de l’extrémité sud de la galerie : La Hollande accepte la paix, et se détache de l’Allemagne et de l’Espagne, 1678. En 1702, les projets de Vauban sont partiellement réalisés et il établit une dernière retouche à ses plans le 23 novembre. Le gouvernement de Gand est le gouvernement en exil de Louis XVIII lors des Cent-Jours. Le traité de Gand mit formellement un terme à la guerre de 1812 entre le Royaume-Uni et les États-Unis
KNOCKE :
Fort Knokke ou Fort de Cnocke ou Knocque de la Fort , Fort de Knocke était une fortification importante qui a défendu l’Ouest Flandre depuis les années 1580, jusqu’à ce qu’elle soit démolie dans les années 1780. Au cours de ses 200 ans d’histoire, l’endroit était détenu par l’ Empire espagnol, Royaume de France, Habsburg Autriche et la République des Pays-Bas. Un fort fut érigé sur le site par les espagnols entre 1584 et 1591 pendant la guerre de quatre-vingts ans. La mesure espagnol général Alexandre Farnèse, duc de Parme avait capturé Ypres et Veurne (Furnes). Le fort était destiné à bloquer les parties raids de rebelles hollandais venant du port d’Ostende. Les succès du Siège d’Ostende suppriment la menace néerlandaise en 1604 et le fort est tombé en désuétude. Vauban a immédiatement saisi l’importance de sa situation et se met au travail de refonte Fort de la Knocque dès 1678. Fort de la Knocque est situé à la confluence de l’Yser et l’Ieperlee à une distance de 1,5 lieues de Dixmude, 3 lieues d’Ypres et 4 lieues de Furnes et de Nieuwpoort (Nieuport). Le fort fut 750 de 500 pieds (pieds) dans la mesure et entrée au fort est par une porte étroite. Il y avait seulement quelques casernes pour les soldats à vivre, bien que le commandant du fort avait sa propre maison et il y avait une chapelle. Au cœur du fort se trouvait une île triangulaire du côté sud de la confluence des cours d’eau, Un ouvrage à cornes et le ravelin avec parapets de brique protégé du côté sud-est. Le fort a été élargi entre 1690 et 1692 avec l’ajout de deux bastions, un sur le côté nord et un au sud. Des demi-lunes ont été ajoutés sur les côtés est et ouest, tandis que trois lunettes complétait les défenses. Tous les nouveaux ouvrages ont été construits et renforcés en terre. Les projets de Vauban élaborés de 1691 à 1699 concernent les dehors, car le corps de place et ses bâtiments (casernes, chapelle, logement du commandant, magasins à poudre souterrains dans les demi-bastions) sont existants. L’ingénieur de Caligny dirige sur place les travaux de terrassement de lunettes détachées au tracé irrégulier et du chemin couvert à traverse qui double la ligne de défense du poste et assure une communication entre tous les ouvrages. Les quelques ouvrages entamés sous la direction d’officiers généraux tels Boisseleau sont rapidement « corrigés » par les véritables ingénieurs. Quelque part entre 1692 et 1712 un large fossé a été ajouté sur les côtés est et ouest. Après le milieu des années 1700, les fortifications a perdu une grande partie de leur but. En 1781, Empereur Joseph II a ordonné Fort Knokke à être « méprisés » ou démontés. Le fort au sud de la jonction de l’Yser et le Canal d’Ypres avec son parapet de briques a été complètement supprimé. Rien ne subsiste du fort hormis le tracé parcellaire des fossés exté-rieurs et une ferme qui semble être le reste d’un corps de garde ou d’une caserne
MENIN (MENEN) :
A l’époque des premières grandes fortifications sous Louis XIV, les Français regroupèrent toute leur infrastructure militaire au nord-ouest de la villeVauban en fait une place presque régulière entre 1679 et 1689, un polygone à six bastions et deux ouvrages à cornes intégrés. Le tracé de cette enceinte s’étendaient sur 3 km et alterne bastions à orillons et bastions à flancs droits, ceux -ci tournés vers la zone inondable. Car Menin est avant tout un des bons exemples d’hydraulique militaire cité en exemple par Bernard Forest de Bélidor dans sa monumentale « Architecture hydraulique ». L’expérimentation effectuée par Vauban en 1689 a démontré l’efficacité du dispositif. Pas plus qu’à Ath, les terrains englobés dans le nouveau tracé fortifié ne sont urbanisés ni lotis. Les remparts actuels « hollandais » (1817-30) sont uniques en leur genre en Belgique. Pendant la période hollandaise, s’étendant de 1815 à 1830, les Hollandais répandirent leurs nouveaux bâtiments militaires fortifiés dans toute la ville. Ainsi, à l’est, ils érigèrent une boulangerie, un arsenal et un hôpital. Celui-ci fut construit en 1823, tout près de la porte de Courtrai et contre le bastion de Rekkem. A cette époque, la ville comptait 4 portes et 11 bastions. Les casemates font partie des fortifications de la ville. Elles sont de la période hollandaise (1815 – 1830). Ce sont des abris voûtés à l’épreuve des bombes qui étaient utilisés à des fins militaires : le stockage de munitions et de vivres ou comme refuge contre les soldats et l’artillerie. D’une surface de 4 mètres sur 5 et d’une hauteur de 3 mètres, les casemates sont reliées entre elles par des couloirs à hauteur d’homme. L’entrée des casemates se situe du côté de la ville; de l’autre côté, contre la douve, l’on construisit un solide mur en briques avec quatre meurtrières à l’extérieur. Les voûtes étaient couvertes d’une épaisse couche de terre en vue de neutraliser les impacts des bombes. Pendant les deux guerres mondiales, les habitants de la ville y cherchaient également refuge. A Menin, plusieurs casemates ont été conservées. A quelques exceptions près, elles se trouvent toutes sur des terrains privés et sont utilisées comme garage, cave à vin ou bergerie. Les casemates ouvertes au public font partie du bastion de la Lys, l’un des onze bastions de la ville. Un bastion est un ouvrage de fortification faisant saillie sur l’enceinte d’une place forte, prenant généralement la forme d’un pentagone irrégulier. A l’origine, il existait 30 casemates, dont seules 11 subsistent. A l‘étage supérieur, elles ont toutes été restaurées. Entre 1990 et 1996, une grande partie des murs fut restaurée dans le Park ter Walle.
TONGRES (TONGEREN) :
Dès le II ème siècle ap. J-C, Tongres est entourée par une muraille de fortification de 4.544 mètres de long et de 2 mètres d’épaisseur. Sa hauteur variait de 5 à 6 mètres selon l’endroit. Cette enceinte est bâtie avec des blocs de silex et de grès. A plusieurs endroits, elle est munie de tours circulaires de 9,5 mètres, vraisemblablement remplies de terre. Deux fossés en forme de V sont creusés à l’extérieur de l’enceinte. Plusieurs portes s’ouvrent sur la ville par les principales chaussées reliant Tongres aux autres villes de la région. Une deuxième enceinte est élevée au IV ème siècle, lors des invasions germaniques, pour protéger le noyau de la ville. Celle-ci, plus petite, ne mesure que 2.680 mètres et totalise une soixantaine de tours circulaires. Ces enceintes, mal entretenues tombent en ruines au XIIè. Les bourgeois de Tongres érigent une nouvelle enceinte au milieu du XIIIè. En 1677, la ville a été brûlée presque entièrement par les troupes de Louis XIV, une catastrophe dont Tongres jamais complètement remis. Vauban étudie deux projet en 1673 et en 1694 mais aucun ne sera réalisé faute de moyens. . La Renaissance de la ville date d’après 1830.
YPRES :
En 1658, Vauban conduisit en chef les attaques des sièges de Gravelines, d’Ypres et d’Oudenarde. M. le cardinal Mazarin, qui n’accordait pas les gratifications sans sujet, lui en donna une assez honnête, et l’accompagna de louanges, qui, selon le caractère de M. de Vauban, le payèrent beaucoup mieux. l’ingénieur hispano-flamand Jean Boulengier avait bâti en 1669 une citadelle pentagonale à l’est, fort éphémère puisqu’elle disparaît après la prise par les Français en 1678. En 1678, Vauban tient de nouveau le siège devant la Ville en présence du Roi. Dans un premier temps, de 1678 à 1684, les dehors se multiplient, demi-lunes, lunettes, avec quatre (puis cinq) grands ouvrages à cornes (dont un formant plutôt une couronne), et la vieille enceinte médiévale terrassée est conservée telle quelle. De 1684 à 1689, un second projet concerne le corps de place, dont l’allongement rectiligne impose à Vauban de larges bastions peu saillants, presque des bastions plats, à orillons, qu’il nomme « bastions royaux ». Au sud, la ville conserve sa vieille muraille, car l’inondation soutenue par une digue et des redoutes détachées la protège de ce côté. Le tout constitue finalement un ensemble de fortifications « qui a produit tant de bizarrerie (. . .) où il y a tant de pièces qui ont peu de rapport au corps de la place et où les règles ont été souvent altérées, bien loin d’avoir été observées à la rigueur », écrit Vauban dans une lucide auto-critique. Il subsiste un front bastionné complet, bien conservé hormis les parapets et talus reprofilés par les Hollandais